Wednesday, October 31, 2007

Beau Oui...


Le réveil se fait léger. Le soleil pointe son nez découvrant des couleurs matinales sans pareilles. Certains diront qu'ils auraient vu des balles de couleur débouler dans les rues du quartier mais ce serait mentir que de dire que cela arrive tous les jours. Le café est chaud et son odeur envahit la maison sur le flanc de colline. Un rayon vient m'aveugler et se poser délicatement sur les draps immaculés d'une nuit de tout repos. Un matin qui se donne, séducteur et plein de douceur. Une journée qui ne pouvait pas mieux commencer. J'ouvre un oeil...
En fait, je me suis endormi. Nous sommes au milieu de la nuit et j'en ai même oublié de prendre mon Temesta. Il faudra que je fasse attention à ne plus me faire surprendre par le sommeil de la sorte. Pourtant, j'étais pas si crevé au départ.
(Jose Gonzalez - In Our Nature - Mute)

L'Art de l'Imitation


Souvent imitation a été décriée.
Alors l'objectif n'était que de s'en éloigner.
On peut y croire sans vraiment y penser.
On l'a fait sans trop y compter.
Le tour de France, on a pas mal pédalé.
La brûlure hexagonale au premier degré.
On a réussi à se réinventer, à se faire aimer.
Les paroles ont été parsemées.
Les mots ont réussi à se faire acceptés.
L'absence semble avoir été comblée.
Mais l'important maintenant, le maître est libéré.
(Luke - Les Enfants de Saturne - RCA)

Monday, October 15, 2007

Un Torrent de Larmes

La journée s'est emballée sous un feu de mécontentements. Roulement à bille de frustration et de dégoût. L'ambiance électrique ne fait qu'empirer le malaise d'une journée pluvieuse qui ne finira jamais. Allongé sur la moquette de mauvaise qualité, je ne peux que laisser mon corps se faire emporter par l'abandon. Rien de moins que de se découvrir privé d'attaches et de repères. Le ciel me regarde de ses yeux menaçants. Mais ils disparaissent dans cette brume nocturne qui ne laisse aucun espoir valide. Se noyer dans un torrent de larmes? Ne rien dévoiler, ne rien lâcher, ne rien accepter. Seule cette mélancolie agressive et dévastatrice me gratifiera de sa compagnie. Car demain, on reprend le chemin de la lutte. Il faudra y retourner, et ne pas se laisser détruire. Car ce n'est que le début d'un long fleuve qui en a vu de nombreux couler comme des pierres.

(Okkervil River - The Stage Names - Jagjaguwar)

Sunday, October 14, 2007

Avoir le Temps



Il faut prendre le temps. Se presser, c'est souvent se tromper. Maintenant que tout va vite, prenons le luxe de perdre le temps qu'on vient de gagner. Le temps est une de ces choses qu'on aime gagner, qu'on aime un peu moins perdre mais qu'on adore prendre. Un peu comme tout le reste finalement. Alors le temps, faîtes-en ce que vous voulez et l'important, c'est la sensation de le vivre. Vivre avec, c'est intéressant mais vivre dedans, c'est excitant. La mélodie du temps est une épreuve de chaque instant. L'autre fois, on a même pris le temps de faire une blague sur le temps 'Quand les employés arrivent en retard, c'est qu'ils gèrent mal leur temps. Quand la direction arrive en retard, c'est qu'elle a été retardée' .Mais les petits effets verbeux, les exercices de style, les petites phrases chaloûpées, les petites anicroches verbales, ça va un temps.

(Beach House - Beach House - Carpark)

Move Ton Corps

Un petit déhanchement sur la gauche. Un petit coup de rein sur la droite. Les pieds sont bien fixés au sol, plus pour très longtemps. Les souvenirs reviennent. Mais oui, c'est comme ça que j'avais l'habitude de bouger ma vieille carcasse, flétrie par le temps et les soucis. Je bouge ma tête, elle répond malgré mon mal de nuque. Un coup à droite (pas mal les filles), un coup à gauche (merde, il y a la queue aux chiottes), un coup devant (le DJ est vraiment ridicule avec son Marcel fluo). Je m'avance vers la piste. Les cheveux dans le vent. Les yeux bien écarquillés. Pas trop près des enceintes si jamais une meuf vient m'adresser la parole - il vaut mieux comprendre un minimum. Pas de honte, pas de tabou...je laisse mon corps guider mon esprit. Et là, je peux vous l'assurer, j'intellectualise pas trop. La nuit est à moi. Jusqu'à l'écroulement. Et on en est déjà pas loin.

(Junior Senior - Hey Hey My My Yo Yo - Rykodisc)

Saturday, October 13, 2007

Que Jeunesse se Passe

Et toi, le jeune. Oui toi, je te parle. Viande fraîche de ce monde avarié. Tu es de couleur aspirine mais tu dois te trouver une place au soleil. Ne regarde pas tes chaussures, regarde moi dans les yeux. Tu aimes la musique mais elle ne t'aime pas. En fait tu les aimes toutes et c'est bien là ton problème. Tu penses avoir du goût mais tu as surtout le goût des autres. Tu aimes la techno car Sylvie, la jolie blonde, t'a emmené dans une rave pourrie il y a deux semaines. Tu aimes le rap parce que les mecs de l'immeuble font cracher leurs enceintes dans les escaliers. Et tu crois que ça te rend plus crédible. Un peu de variétés aussi, ta mère aime tellement quand tu imites Robbie Williams sans les tatouages (ça brûle y parait). Tu as toujours un peu de soul sur la platine vintage pour les cousines qui passent le week-end. Il en faut pour se sentir black à l'intérieur.
Et jeune, oui toi. Tu n'es en fait qu'une merde qui se laisse jouer des modes et des influences des gens qui t'entourent. Oui, jeune, tu es inutile et inconsistant mais un jour l'histoire fera de toi un héros...pour les nouveaux jeunes.

(The Go Team - Proof of Youth - Sub Pop)

Friday, October 12, 2007

Les Chaussettes Crades

2007. Le Golf Drouot a rouvert ses portes. Entrée libre pour toutes les nouvelles décadences que comptent notre monde pourri. Plus rien ne se ressemble, tout est dégueulasse et jouissif. On a trop souffert pour ne pas s'envoyer en l'air. Le vomi se mélange à la poussière pour mieux faire tomber les minettes à poil se trémoussant sur la piste. Le son est au maximum, on ne s'entend même pas faire sa descente d'acide. Tout le monde a vieilli et ça sent le fric à 200 mètres. C'est explosif, rapide et violent. Le Golf Drouot ne nous avait pas habitué à tant de laisser-aller. Mais que voulez-vous faire? Le jeunes d'aujourd'hui sont les vieux de demain. Et ils ont vraiment pas envie de se faire chier. Allez, plus vite. Il faut tout pêter avant de se casser.

(Black Lips - Good Bad Not Evil - Vice)

Wednesday, October 10, 2007

Le Mot de Trop

Parfois un seul mot vous manque et vous passez à côté.
Vous vous faites d’abord l’écho d’une parole divine qui finit par s’éloigner de vous comme une douleur extraite de vos omoplates. La douleur provoquée ne peut se refermer aussi facilement, le silence s’invente pour cicatriser. Un peu de patience et un nouveau jour se lève. Fragile et ambitieux, le renouveau s’installe dans un élan de simplicité. Les choses se construisent, pas a pas, suivant un chemin victorieux que certains, proclamant le grandiose, ne se refusent pas d’associer à de la grâce. Mais toutefois, ce mot qui nous manque peut nous faire mal. Car la routine n’est pas l’amie de route idéale. On pense la déposer à la prochaine bretelle d’autoroute mais elle peut s'accrocher.
Ce mot qui nous fait parfois défaut n’a de justification que de rappeler a l’ordre. Ceux qui parlent trop le savent parfaitement.

(Foo Fighters – Echoes/Silence/Patience/Grace – RCA)

Tuesday, October 9, 2007

Moins On Rit


Reprenons l'expérience d'hier mais changeons quelque peu les données. Plaçons dans cette pièce, non plus un professeur à bout de souffle, mais une petite fille fragile mais dérangeante (sans être toutefois dérangée). Remettons de petits coussinets blancs sur les murs, et ne lésinons pas sur la qualité, un tissu comme la soie serait parfait. L'endroit semblerait donc plus à son avantage pour ce qui est de la tranquilité. C'est mal connaître les enfants qui veulent à tout prix s'exprimer. Alors de l'extérieur, on n'entend toujours rien mais la subtilité et la delicatesse se sont immissés, laissant le jeu prendre l'avantage. On n'avait rien vu d'aussi troublant depuis bien longtemps. Comme quoi, le même endroit peut générer différentes situations. Tout dépend de ce qu'on met dedans.
(PJ Harvey - White Chalk - Island)

Monday, October 8, 2007

Plus On Est De Fous

Une expérience sans réel dommage et sans vraiment d'intérêt. Quoique. Prenez une cellule d'un hôpital psychiatrique sous haute sécurité. Ne prenez pas les chambres aux murs calfeutrés. Celle-ci, aux murs de béton gris, fera très bien l'affaire. Emmenez Gérard ou Bertrand, anciens enseignants dans le secondaire, qui ont manifestement lâché prise avec le réel et qui ont en froid l'éducation nationale. Bref, prenez-les fous à lier. Et là, le truc en plus. Déliez-les. Enlevez leur délicatement leurs camisoles de force. Et projetez sur le mur des extraits du 'Cercle des Poètes Disparus'. Jugez vous-même du résultat. Cela vaut le détour. Et encore, on a fait bien pire du côté de l'expérimentation, mais les chefs, y veulent pas qu'on en parle. C'est quand même dommage, du coup maintenant, on fait des trucs pour tout le monde. Hein Gérard. Hein Bertrand.
(Liars - Liars - Mute)

Saturday, October 6, 2007

Gris Gris



La grisaille est de retour. Les gouttes coulent lentement sur ton visage et sur ton manteau tout neuf. Tout semble trop loin, cette maudite station de métro a encore changé de place. Le réveil est difficile, partir le matin reste un exercice ardû mais indispensable. Il faut se donner du courage car finalement on s'y attendait à cet hiver un peu rude. On se remplit donc de musique pour un peu de baume au coeur. Et, on ne sait par quel abattement collectif, tu te mets à écouter des musiques grises de nouveaux artistes, une mélodie un peu difficile et éloignée de ce que tu aimes mais pleine de courage. Finalement, pour le feu d'artifices, on sait qu'il faut attendre fin Décembre. Ce sera le baume au coeur.

(Emma Pollock - Watch the Fireworks - 4AD)

Encore...et Encore


On ne change pas une équipe qui gagne. Une formule que certains de nos entraîneurs nationaux ne respectent pas à la lettre. Et ils ont sûrement raison. Les status quo rassurent car ils ne bouleversent personne. Les status quo sont satisfaisants car ils coulent lentement sans faire déborder la baignoire. Ce qui a pu être rebelle et border line il y a quelques années n'est plus qu'une parodie de ce qui a pu marcher. C'est vrai que l'équipe regorge de beaux noms mais faisons attention que ces noms ne répétent pas à l'infini ce qui a fait d'eux de grands noms. Dans notre monde de changement, les pierres solides sont gratifiantes mais passablement emmerdantes. A bon entendeur...
(50 Cent - Curtis - Aftermath)

Wednesday, October 3, 2007

La Pluie et le Beau Temps


Y'a des nanas qu'on ne peut qu'inviter en soirée. En même temps, on s'en étonne soi-même. Mais elles ont quelque chose en plus. Légèrement intellos mais plutôt rigolotes. Bavardes tout en restant pas lourdes du tout. Pas très jolies mais terriblement attirantes. Quelque peu castratrices mais vous dévoilant les côtés les plus libres de votre personnalité. Elles dansent mal mais savent s'en amuser. Il leur arrive toujours des histoires compliquées qui s'arrangent en un sourire assuré. Toujours un peu timides mais au milieu de la pièce pour faire le spectacle. Un peu gauches et plus qu'adroites avec les gens. Cassantes et touchantes en même temps.

Il ne faut pas se tromper. Ces nanas là sont en train de changer toutes les données. Et elles font déjà la pluie et le beau temps.

(The Fiery Furnaces - Widow City - Thrill Jockey)