Thursday, November 29, 2007

Mieux que le Botox


Bing bing bing bing bing bing. Slung slung slung slung slung. La la la la la la. Hun hun hun hun hun hun. Ni ni ni ni ni ni. Pong pong pong pong pong. Shhh shhh shhh shhh shhh shhh. Vla vla vla vla. Ouah ouah ouah ouah ouah ouah. Gong gong gong gong gong gong gong. Mmmm mmmm mmmm mmmm mmm. Putain, j'y crois pas. J'ai dix ans. Zan zan zan zan zan.

(The Wombats - A Guide to Love, Loss & Desperation - Naïve)

Wednesday, November 28, 2007

Robots en Sueur


Visite de l'unité de production d'un de mes clients. Des tonnes de production. Un froid de canard. Il me dit plus de 900, j'en vois 50 au maximum. Rythme effréné et virevoltant. Mécanique et Technologie. Une pallette vient me saluer. Une bouteille n'est pas droite. Coup de sang, personne ne manque à l'appel. Que s'est-il passé? Personne ne comprend, le silence se fait accusateur. Sourire du directeur 'Vous savez, à force de faire la même chose tout le temps, les robots fatiguent'. A mon tour, j'esquisse un sourire. Certains s'en sortent mieux.
(Daft Punk - Alive 2007 - Virgin/EMI)

Monday, November 26, 2007

Paris et le Désert Français


Bon, ne faisons pas de détours inutiles. On nous bassine à longueur d'années sur l'importance d'avoir une vraie culture régionale. On veut enseigner à nos enfants (pas les miens, j'en veux pas) les valeurs de leur pays bien sûr mais aussi les spécificités de leur origine. On n'est pas au niveau de l'Espagne mais certains y rêvent franchement. Bref, on pousse le local à se refaire une santé.
Et puis de l'autre côté, on porte aux nues des gens qui imitent maladroitement des courants ultra-parisiens, et ce dans tous les domaines. On singe les créatifs de Paname parce que, de toute façon, on sait très bien que c'est la seule façon de se faire entendre. Le résultat est à chier. Mais on crie au génie. C'est sûr, ce sont les Parisiens qui jugent et ils aiment forcément ce qui fait partie de leur univers.
Ma fois, même sans détours, on n'a pas fini de tourner en rond.
(Yelle - Pop Up - EMI)

Saturday, November 24, 2007

Restons Calmes

La tentation nous encercle. On la retrouve partout, nous agressant de ses couleurs aguicheuses et criardes. Impossible d'y échapper. La publicité, le cinéma, les livres, les magazines...elles sont toutes parfaites. Les gorges déployées, les jambes sans retenue, les minois peinturlurés, les langues en liberté, le nombril offert...la perfection ne se cache pas, bien au contraire. Alors, on va trop loin, on s'accorde le misérable, le graveleux, le glauque, le grivois pour rester simple. De toute façon, pas d'échappatoire, il faut faire sortir le trop-plein, la rancoeur parfois, la frustration souvent. Je vois dans leurs yeux de la déception et des larmes, je vois que la question est souvent balancée, je vois qu'elles ne nous comprennent pas. Je voudrais les rassurer. Nous expérimentons cette merde sans elles car nous les aimons trop.

(The New Pornographers - Challengers - Matador)

Tuesday, November 20, 2007

Mourir Sur Scène

La salle mal éclairée ne dévoile pas toutes ses blessures au premier coup d'oeil. Mais certains détails nous rappellent que cela a fait un bout de temps qu'on a pas mis les pieds dans ce club. Les tables un peu abîmées s'entrechoquent les unes aux autres, les chaises se souviennent encore de tous ceux qui sont passés dernièrement. La moquette feutrée et rouge sang (et ce n'est pas qu'une expression) sent encore la cendre froide non pas d'hier mais de ces 15 dernières années. Même la serveuse a pris un méchant coup de vieux avec sa choucroute blonde et ses dents moisies. Mais on sait pourquoi on est venu. La lumière se tamise, les langues s'endorment, les rideaux s'entrouvrent. L'ombre est présente, fatiguée mais travaillée. Les yeux s'ouvrent. Le moment est arrivé, l'émerveillement est en marche. On attend la première chanson. Ou alors on attend que le chanteur s'écroule. On attend.

(Richard Hawley - Lady's Bridge - Mute)

Monday, November 19, 2007

La Couverture à Toi


En plein désarroi générationnel, je souhaite me débarrasser de toutes ces choses qui me poussent à haïr les gens. L'amour après 50 ans (après la ménopause pour les femmes) peut encore faire sens. C'est un fait qu'il faut que j'accepte avec bonne humeur. On est loin des fusions salées des débuts, mais l'âge de nos aînés ne freînent plus un tant soi peu le plaisir corporel. Vengeance, un seul cri de vengeance. On est loin des figures acrobatiques ou des expérimentations que chacun choisira selon son expérience mais c'est vrai qu'il y a du feeling. Alors, c'est vrai on a peu tendance à tirer la couverture à soi, mais l'alchimie semble fonctionner entre l'un qui dirige mais qui donne le gouvernail à l'autre pour une autre tranche de plaisir.
Ma fois, il est bon de vieillir dans une luxure toute mesurée. On ne doit rien à personne, c'est ce qui rend le tout beaucoup plus excitant que prévu.
(Robert Plant and Alison Krauss - Raising Sand - Rounder)

Sunday, November 18, 2007

La Soupe Quantique


La soupe quantique n'est pas un nouveau plat proposé spécialement pour les fêtes de fin d'année. Cette soupe n'est pas non plus le nouveau théorème que tout le monde tente de déchiffrer pour révéler ses secrets. La soupe quantique est l'ultime explication pour expliquer le pourquoi de la reproduction de l'être humain et le comment du genre humain qui se renouvelle toujours après tant d'années. Alors forcément, se dire que la baise n'est qu'affaires de codes mathématiques vous enlève un poil d'érection mais bon, vous pouvez aussi expliquer par A+B pourquoi ce soir vous avez pas envie de faire des galipettes. Et puis, se dire que les chiffres, si proprets et organisés le plus souvent, savent aussi organiser un joyeux bordel, ça remet les pendules à l'heure.
La soupe aux chiffres ne pourra faire que des émules.
(Caribou - Andorra - V2)

Saturday, November 17, 2007

Que Reste-t-Il?


De nos 20 ans? Même de nos 30 ans? On nous a tout volé, on a été dévalisé par ces gens qui ne veulent pas vieillir. On ne pourra pas faire notre révolution, on nous enlève les injures de la bouche. On ne pourra rien inventer car on attribue cela aux gens d'expérience. C'est un vrai massacre en effet. Que dira-t-on à nos petits qui essaieront de pousser pour se faire entendre. On a rien inventé, non. Plutôt, on a fait des trucs pas mal mais on s'est fait bouffer par les plus vieux, ceux qui ont de l'argent et du pouvoir. Cela est bien regrettable, presque lamentable. Où sont nos icônes? Où sont nos rebelles? Où sont nos grandes gueules? Elles viennent d'une autre génération car les nôtres se sont vendues ou ont disparues.
On nous a qualifié de génération sacrifiée. En bons masochistes, nous inventons avec calme et sérénité, la non-génération. Cela fera tellement bien de se faire plaindre quand on piquera les trucs de nos gosses.
(Duran Duran - Red Carpet Massacre - Epic)

Wednesday, November 14, 2007

La Complainte du Castré


Ce petit quelque chose qu'on vous a arraché. Ce petit rien qui faisait tout. On vous l'enlève, on vous le vole, on vous le confisque. Simple petit bout de ce qui faisait de vous le vous que vous vouliez être. Une seule chose vous manque et tout vous semble enterré. Il n'est pas facile de se refaire une vie quand on se sent diminué, cela pouvant aller jusqu'à la moitié qui s'absente pour toujours. S'effondrer reste une solution viable, la complainte se fait ressentir car se battre tout de suite serait une réaction trop hâtive. Se relever demande du temps, de l'énergie et du courage. On préfére se laisser aller, s'abandonner jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose de définitif. Un petit sursaut d'orgueil ne dure jamais que quelques instants volés, une réaction presque chimique et naturelle mais qui ne déplacera pas grand chose. La présence liquide, cette putain de sensation de lourdeur vivante. Un poids impossible à soulever, a-t-on même essayé de se baisser encore plus pour le ramasser?
Mais rien d'enviable, tout le monde en est certain, surtout quand il vous manque l'envie.

(Sigur Ros - Hvarf/Heim - XI)

Monday, November 12, 2007

On Est Tous Un Peu...

de New York City. C'est en tout cas ce qu'on essaie de nous faire croire. Il y a des endroits comme ça qui transpirent presque davantage dans les autres parties du monde que sur son propre territoire. On se sent presque plus à NYC quand on y est vraiment pas. Des petits symboles, des expressions, des lumières, des odeurs, des arrogances, des sons qui nous rappellent cette ville partout dans le monde. On a tous une part de ce rêve près de chez nous, qu'on soit à Moscou, à Bamako, à Rio ou à Vesoul. Les hauteurs, les espaces, les profondeurs, les recoins. New York est une ville mathématique et organique qui peut se créer mentalement partout avec un tant soit peu d'imagination. Elle se matérialise pour mieux vous apparaître là où vous ne l'attendez pas. C'est pour cela qu'elle si attirante et qu'elle vous donne des poussées de fièvre.
Elle est partout, elle est en nous, elle rend fou.
New York n'est plus un endroit, c'est une attitude, c'est une voie, c'est une utopie.

(Jay-Z - American Gangster - Roc-A-Fella)

Sunday, November 11, 2007

Tout Sacrifier Pour Revenir

Redevenir jeune. Ou moins vieux. On y pense tous. Les jours se sont enfilés à un rythme d'enfer, nous laissant le goût amer du truc qui nous échappe. Mais nous ne croyons pas aux miracles même si il y a en a tous les jours. Alors bien sûr, on veut retrouver ses moments de plénitude où rien ne comptait vraiment. Mais on veut pouvoir emmener le bagage que nous avons paqueté pendant toutes ces années. On veut revenir en arrière mais savoir tout de ce que le monde nous a appris. Ne serait-on pas finalement en tort d'en demander autant? Les années de notre jeunesse ne serait pas si appréciables avec notre cynisme que nous avons ammassé. Il est bien meilleur de refaire les mêmes conneries, de retrouver ce cri primal qui sonnait faux.
Revenir pour faire différent. Revenir pour faire la même chose. On peut surtout revenir pour faire les mêmes conneries mais en différent. Mais il faut savoir tout sacrifier. Revenir demande de l'abnégation et de l'idiotie. Revenir demande de se sacrifier soi-même.

(Dave Gahan - Hourglass - Virgin)

Wednesday, November 7, 2007

Parler pour Tout Dire

La visite chez les grands-parents est un must. Bien sûr, les mauvaises langues diront qu'on est assuré d'un petit billet à la fin des deux heures de demi-sommeil qu'on s'inflige à soi-même. Je ne suis pas du tout d'accord avec cette vision de nos aînés. Je pense que ce sont les gens les plus créatifs qui soient. Vous en connaissez beaucoup vous des personnes un peu affaiblies qui arrivent à nous faire avaler les mêmes histoires depuis plus de 30 ans (ils ne nous voient pas vieillir) tout en gardant un suspense et une conviction fiévreuse à chaque visite. Je demande tout simplement du respect. Ils passent de la mélodie poussièreuse à l'acharnement le plus féroce, de la mise en scène brillante au mélancolisme contagieux avec une aisance insoupçonnée. Et on aura beau se plaindre que c'est un peu long, que c'est une obligation familiale, on ne boute jamais le plaisir incroyable de les voir se livrer de cette manière. J'ai presque envie de le faire toutes les semaines. Mais je crois que l'intensité me tuerait.

(Buck 65 - Situation - Strangefamousrecords)

Monday, November 5, 2007

L'Etat dans le Tas


Le renouveau géopolitique est en pleine mutation et n'a jamais été aussi vivace en Europe. La décision de rendre un peu plus vivable les événements de notre quotidien ont poussé certains de nos contemporains à repenser la notion empirique d'Etat. Certaines têtes pensantes (ou brûlées pour leurs détracteurs) sont donc en passe de décréter de nouvelles normes qui rendraient l'homme plus libre sans pour autant oublier son caractère lugubre et nostalgique. La révolution est en marche...ou plutôt en danse car le lieu de l'acharnement est bien le dance-floor. Il est donc facile de dire que nous sommes en train d'assister à une réinvention des diktats des décisionnaires habituels. L'Etat est en marche. L'Etat des choses. L'Etat des gens. Et ça peut faire mal, ça fait surtout transpirer.
(Reverend and the Makers - The State of Things - Pias)

Sunday, November 4, 2007

La Petite Voix


Nombreuses personnes ont le même problème. Nous sommes mal conseillés. Non pas par ces ombres qui nous entourent dans notre vie de tous les jours. Mais par cette petite voix intérieure qui nous empêche de nous libérer et de nous exprimer proprement. Cette petite voix nous bride, nous vole la vedette, nous fait peur, nous empêche de nous dévoiler, nous fait douter, nous rend plus faible, nous efface aux yeux des autres. Mais quand cette petite voix s'éteint, c'est tout un champ des possibles qui s'ouvre. C'est une attitude décomplexée qui prend le pas sur le reste. Il est alors temps de s'attaquer à ses fantômes.
(Serj Tankian - Elect the Dead - Warner Bros)

Cela Ne Dure Jamais


Un soleil couchant sur l'étendue reposante d'une mer calme.
Un corps de femme étendue lascivement dans un drap de soie.
Un ami vous prenant dans ses bras le temps d'une consolation méritée.
Une soirée où tout le monde y va de sa petite folie sympathique.
Un coup de fil inattendu et gratifiant.
Un enfant serrant sa petite main sur vos gros doigts poilus.
Une sucrerie qui ne donne même pas de remords.
Un avis pour une fois sensé etr partagé.
Une mélodie droite et entraînante, qui ne se prend pas pour autre chose.
Ce qui est beau ne dure jamais. Que dans une mémoire qui fera de toute façon défaut.
(Band of Horses - Cease to Begin - Sub Pop)