Sunday, September 28, 2008

A un Pas du Ciel

Les faux pas nous approchent de la Vérité. Les sous-entendus, les connivences, les secrets de couloir sont des maladies qui finalement nous aident à savoir quelle direction prendre. Les contre-pieds vous surprennent mais surtout vous éclairent sur le côté où il fallait se lancer. Les gentillesses deviennent corrosives, les saloperies sont d'un goût sucré.
L'art du faux-pas, l'art de se faire avoir, l'art de se faire mener en bateau. Cela est magnifique d'innocence et fait office de leçon de vérité. Une joue rouge, tendre l'autre...bof. Autant s'en prendre une vraie sur la joue où l'on attendait pas. C'est plutôt cela le principe.
Une vraie leçon de vie, une vraie claque d'humanité. On s'approche de ce qui est vraiment simple et important. Et ça, on l'oubliera pas de sitôt.

(TV on the Radio - Dear Science - DGC/Interscope)

Saturday, September 20, 2008

Malditas Fajitas

Ma Buick 50's se perd dans le désert sans fin. Tout autour de moi, l'obscurité reprend ses droits. Mon auto-radio ne capte plus que des lamentations hispanos pour mamas endeuillées. Je ne vois plus grand chose. Mes phares lâchent un peu. Putain, cette bagnole est trop vieille. C'était pas possible de faire autant de miles avec la même caisse.
Je vais la trouver cette putain de frontière. On ne me recherche même pas. J'ai juste besoin de me racheter une conscience. C'est un truc personnel. Pas de police au cul, seulement moi en train de fuir un truc que je n'arrive pas à identifier.
Cette frontière n'arrive jamais. Pourtant elle n'est pas discrète. Et je longe déjà les grillages de protection sans fin. Mes yeux se ferment. Avant même d'avoir touché à la tequila et aux femmes sans passé. Pour peux, je vais finir dans le Rio Grande.

(Calexico - Carried to Dust - Quarterstick)

Wednesday, September 17, 2008

Chiens de Pavlov

Donnez un coup sur la tête à quelqu'un, ça va faire mal. Donnez un coup un plus fort et les larmes vont monter aux yeux et les plaintes vont apparaître. Donnez un bon coup de poing entre les deux yeux et vous risquez de voir votre pote disparaître de votre cercle intime. Donnez un bon coup de boule ou un coup dans les boules, vous êtes sûr que la personne partira en courant à la seule vue de votre mine sympathique. Donnez une petite tape dans le dos, l'acolyte trouvera que vous avez changé et que tout est bien cool en fait.
Armez-vous d'un coup de poing américain la prochaine fois et observez la réaction. Le pire, c'est que la victime prend goût à la violence. La victime y prendra peut-être même son pied. La violence a du bon parfois.

(Metallica - Death Magnetic - Warner Bros.)

Sunday, September 7, 2008

Dans le Noir

Je suis ce que je veux être. Personne ne me voit, personne ne me juge. Je ferme les yeux que la lumière n'atteint déjà plus.
Les histoires les plus épiques m'éfleurent l'esprit. Un esprit chevaleresque me remplit de douleur et d'espoir. Je vole dans les ténèbres et le non-sens. Mes sens ne se chevauchent plus, ils se séparent d'un commun accord. Les effets secondaires deviennent prioritaires, je lance mes bras vers le ciel et il retombe devant moi avec fierté. Les cheveux au vent, le souffle lourd, je poursuis l'idéal de mes 20 ans, celui des lendemains qui chantent. Je peux être triste, cela me réconcilie avec moi-même. Je suis sous ce pont qui ne mène nulle part et je crie ma liberté. Je suis l'homme que je voulais être, je suis l'homme que je voudrais être.
Le noir est ma couleur. C'est la couleur de l'espoir.

(The Verve - Forth - Mri Associated)

Monday, September 1, 2008

Le Futur est Révolu

Retour vers un futur incertain. Celui qui passe entre les doigts. Une conversation oubliée qui revient comme une vérité absolue. Un passé aux facettes émoussées. Le regard de l'autre qui n'est déjà plus là pour vous rassurer.
La certitude que le temps qui passe ne fera que changer la donne. Les choses qui restent ancrées dans un remord et une indifférence partagés par la plupart. Enfin, ceux qui se souviennent. Ceux qui se projettent.
Encore une fois, seule l'envie reste. Seule l'envie a initié la discussion. Seule l'envie fait avancer pour aller plus loin. Le reste ne compte pas. Ou presque. Le reste n'est qu'une liste de choses qui arrivent. Le reste n'est qu'une impression qui s'essouffle à travers le temps.

(Brian Eno + David Byrne - Everything That Happens Will Happen Today - everythingthathappens.com)

Saturday, August 30, 2008

Changer pour Durer

Ou durer pour changer. C'est toujours l'inverse de ce qu'on peut attendre qui finalement arrive vraiment. Le changement ne peut se faire que sur la durée mais la durée n'est pas forcément synonyme de changement. Alors comment prendre la chose? Comme toujours avec philosophie. Et quand cela arrive, c'est plutôt une bonne nouvelle.
D'ailleurs, c'est une bonne nouvelle quand cela arrive. Cela arrive quand une bonne nouvelle est attendue. De toute façon, le changement est d'une subjectivité étonnante. Personne ne tombera vraiment d'accord sur le sujet. Le vrai tournant se fait dans l'inattention et la surprise. C'est tout ce qui reste de la théorie du changement par le choc.
Bref, une seule conclusion. La rhétorique a été inventée par les emmerdeurs.

(Bloc Party - Intimacy - Wichita)

Monday, August 25, 2008

Les Racines des Autres

S'accaparer la vie d'un autre. Réinventer une histoire, une émotion, juste un moment qui nous échappe. La vie des autres n'est intéressante que lorsqu'on la vole, qu'on la cache et qu'on l'utilise. 
Je suis nu. J'ai froid et je me sens seul. J'ai pris ce qu'on voulait bien me donner. Un peu de ce sol que j'ai foulé, un peu de cette ville que je me suis accaparée, un peu de cette odeur que j'ai humée, un peu de cette sueur que j'ai embrassée. Je suis d'ici. Avant n'existe plus. Ma chair de poule ne trahit personne. Je suis d'ici même si c'est loin. Les racines que j'ai inventées ont dû être arrachées. Du sang et de la sève coulent encore sur mes mains. Je me sens orphelin d'un parent imaginaire. Mais je retrouve sa présence de temps à autre.
Finalement, je suis allé voler ailleurs mais j'ai encore de la terre dans les poches.

(Concha Buiko - Nina de Fuego - Dro Atlantic/Warner)

Sunday, August 24, 2008

Pop Up the Jam

Les petits souvenirs, les madeleines s'entrechoquent dans une démesure policée. 
Tout est d'une simplicité enfantine comme dans un jeu pour moins de 7 ans ou plus de 77 ans (même combat pour les deux groupes). Tout est sucré, aromatisé, parfumé. Les douces lenteurs des moments oubliés. Les odeurs de cuisine traversent la maison durant les mois d'été, quand les fenêtres sont grandes ouvertes. Les bruits qui se hissent le long des murs caressent les oreilles d'une inoffensive ferveur. Les amis ne sont jamais très loins pour partager des moments que tout le monde appréciera et oubliera très vite.
Les bonheurs se ressemblent car ils sont le résultat de notre propre projection des moments qui comptent. En gros, si vous vous mettez pas dans l'ambiance, passez votre chemin et retournez dans une violence salvatrice.

(Stereolab - Chemical Chords - 4AD)

A Vouloir Trop en Faire

On part un peu dans tous les sens. Le culte du maintenant, le culte de la vitesse que certains voudraient détruire à coups de plume avisés. La paresse n'a plus sa place sur cette foutue planète. Il faut bouger et encore bouger. La paresse n'existe pas pour les hyperactifs. Mais la qualité ne suit pas toujours.
A vouloir trop en faire, on en fait toujours un peu trop. C'est bien normal. On ne peut le blâmer, juste mal le digérer. C'est opaque, c'est gras, c'est difficile d'en faire de petites bouchées subtiles pour estomac fragile. On ne sait pas quel morceau du gâteau il faut attaquer en premier. La grosse part du milieu semble intéressante mais on finit pour sûr au-dessus de la cuvette.
Le trop est l'ennemi du bien. Une vérité qu'il est facile de détruire. Mais qui se révéle totalement plausible dans bien des cas. Dans tous les sens, ça perd de son sens.
(The Dandy Warhols - Earth to the Dandy Warhols - World's Fair)

Sunday, August 17, 2008

Big Bazar

Mon oeil est attiré par un objet un peu brillant au fond de la salle. Je m'approche, c'est une vieille lampe art déco. Pas terrible. Une musique m'attire un peu plus loin sur la gauche. Une boîte à musique d'un autre âge et un peu déguinguelée me fait de l'oeil. Je me décide à faire le premier pas et je passe devant les rayons des dictionnaires, quelque peu jaunis par le soleil. La musique s'arrête quand je me trouve à sa portée. Une sorte de petite mort en live. Juste un petit cliquetis persiste à donner le tempo.
Un rayon reste un secret pour moi. Les produits de nettoyage. Je ne suis pas un expert, loin s'en faut. Mais j'en ai besoin, je me décide à regarder ce qu'il me faut comme minimum dans mon 2-pièces. Tout est écrit en Chinois. Impossible de faire la différence entre le débouche-chiottes et le produit vaisselle. Peut-être qu'une casserole me consolera. Trop lourdes, peu maniables, un peu chères. Je continue d'observer, de m'intéresser...
Après une heure dans le magasin, je sort bredouille. Trois fois que je viens et, malgré le choix, je n'arrive pas à acheter.
(Brazilian Girls - New York City - Verve)

Monday, August 11, 2008

Papier Bristol

La table du pub scintille de tous ses reflets dorés. Le videur est en baggy mais reste intraitable. La bière caresse à la manière du champagne, laissant des vapeurs délicates et distinguées. Le musicien du piano bar se sert d'un ampli à lampes qu'il observe derrière ses Ray Ban. La chanteuse est dans une robe moulée noire et vient d'arriver avec son mec DJ en Hummer.
Le serveur, ayant mis un peu de gel dans sa mêche rebelle, ne remplace pas son stock de Guiness pression, préférant inventer des cocktails pour ses guests. Les volutes de fumées sentent la weed, la majorité préférent les poudres nasales. Les boiseries ont été lâquées, les tabourets mis au placard, la TV 70's remplacée lâchement par un plasma. Même les lumières sont de couleurs différentes pour laisser entrevoir les sourire des jeunes Yuppies du quartier.
L'Angleterre des prolos prend un coup de glitter en pleine face. Vous savez, l'Angleterre des prolos qui veulent s'en sortir.
(Tricky - Knowle West Boy - Domino)

Sunday, August 10, 2008

Le Pouvoir de la Parole

Parler beaucoup, c'est bien. Parler fort, c'est mieux. Parler juste, c'est un réel pouvoir.
Les grands et les petits de ce monde ont très vite compris ce tryptique que je viens de créer sous vos yeux de moutons ébahis. Tout cela a parfois donné des frayeurs au troupeau dans lequel on vit tous. Des stades entiers ont repris à l'unisson des hymnes de paix et de joie, autant que des baves de propagande et des ordres de mort, tout cela de la même manière. C'est grisant et terrifiant.
Les paroles doivent donc être mesurées? Non. C'est en tout cas ce que je pense. Les mots proférés sont une partie de soi-même qu'il ne faut pas étouffer. Les mots sont une arme - on le sait, c'est un peu (r)abattu. Mais c'est une réalité du soi pensant (j'adore faire l'intello de bar).
De là à les crier tout le temps, c'est souvent chiant. Mais c'est efficace. Et l'écho se fait plus long dans le temps.

(CSS - Donkey - Sub Pop)

Friday, August 8, 2008

Le Vernissage

Une amie plutôt mignonne vous invite à un vernissage underground. Le stress et le doute s'installent. Vous savez que ça va être chiant, mais si vous faîtes l'impasse, vous pouvez faire une croix sur la meuf. Le scooter chauffe déjà, dans 10 mn, vous êtes arrivé devant la cave aménagée en galerie d'art. Putain, ça promet.
Un verre de mauvais champagne à la main, il faut jouer des coudes pour voir les oeuvres. Mais vous doutez sur le fait que vous êtes en train de regarder un tableau ou juste un panneau de signalisation indiquant les toilettes. Renversant. Et là, c'est fantastique. Il y a toujours un mec qui fait le show. Il n'arrête pas de parler, il connait tout sur tout, il est marrant, il provoque, il rassure, il s'emmerde comme vous mais il le fait avec élégance et irrévérance.
La soirée passe vite. Les toiles colorées teintées de mélancolie deviennent de véritables histoires drôles dans les yeux de ce trublion. Incroyable. Il est trop. Merde, il est 23h et je dois me barrer pour finir un présentation pour demain.
C'était vraiment super. Le scooter chauffe déjà pour vous ramener à la maison. Mais au fait. J'ai pas vu la meuf. Rien à foutre...

(Dan le Sac vs Scroobius Pip - Angles - Lex Records)

Saturday, July 26, 2008

Amour de Jeunesse

L'arbre que nous avons gravé de nos prénoms. La rue que nous empruntions pour nous rendre à l'école. Le bus qui s'arrêtait devant chez toi et après lequel je courais la plupart du temps. Le lycée maintenant détruit où nous nous sommes embrassés. La robe que tu avais mise pour le mariage de mon frère. Le maquillage que tu cachais pour que ta mère ne s'aperçoive pas que tu devenais adulte. La guitare qu'on mettait 1 heure à accorder le dimanche après-midi. Le matelas dans le garage qui s'en souvient encore. L'enculé qui t'as emmené loin de moi durant ce putain mois de Novembre. Le train qui t'as ramené après ces longues années d'absence. Les mélodies que tu fredonnais pour me rendre heureux, comme au premier jour.
Comme le temps passe vite.
(Sharleen Spiteri - Melody - Mercury)

Thursday, July 24, 2008

L'été en Pente Douce

Les feuilles bruissent, caressées par la légère brise du soir. Les cyclistes sont fatigués, il est temps de prendre sa dose. La guitare est désaccordée, on peut arranger ça avant l'apéro. L'herbe a bien crâmé dans le jardin. Le hamac est bien accroché, il vaut mieux avec mon oncle dans le coin.
Les glaçons fondent trop vite, la bière est vite chaude. Le sable dans les chaussures. Les genoux sont blessés par les courses dans les bois. Le ballon de foot a disparu. Ils nous restent les raquettes pour demain.
Pas un mot plus haut que l'autre. Personne ne veut avoir le dessus. C'est pas le moment. C'est l'été et tout le monde se fout de ce que pensent les autres. Enfin les filles, un peu. Elles ne savent pas quel bikini mettre demain. Le maître-nageur va remarquer si c'est le même.
L'été en pente douce. Ascendante ou descendante? On s'en fout. L'important, c'est surtout quand ce sera fini. Il faut bien que ça finisse un jour.
(The Dodos - The Visiter - Frenchkiss)

Tuesday, July 22, 2008

Teenage Griotte

La vie est un petit bonbon acidulé, parfois un arrière goût un peu bizarre, même un peu écoeurant.
Pourquoi aimer les souvenirs de notre jeunesse alors qu'on passait notre temps à s'éclater les points blancs sur le miroir de la salle de bains? Pourquoi se souvenir de son premier amour alors que ça a fini en ejaculation précoce dans le caleçon? Pourquoi regretter sa première bagnole quand les copains devaient pousser dans la pente pour aller jusqu'au supermarché? Pourquoi regretter les potes de la promo alors qu'ils ne t'invitaient jamais à leur pendaison de crémaillère? Pourquoi regretter les teufs dans ton premier appart' quand il faisait 9 m²?
Pourquoi? Parce que tout simplement, ça craint de vieillir? Et que ça laisse un goût de merde dans la bouche.
(Weezer - Weezer (Red Album) - Geffen)

Monday, July 21, 2008

Tournez Manège

Si le couple ne marche plus, il faut se trouver d'autres solutions. Il faut que ta tête tourne, que tes sens se perdent, que tes envies soient malsaines. Les maisons closes ont des courants d'air. Tu vas attraper froid si tu continue à t'ouvrir à autant de monde. Intérieur Jour. Extérieur Nuit.
Les repères sont flous, les vapeurs d'alcool embrumissent tes perceptions. Entre la gerbe et là crème caramel, ton coeur ne fait qu'un tour. Tu vois ta femme dans le train fantôme, elle conduit tout le monde à sa perte. Bon, tout le monde est déjà un peu mort. La fête continue, Catrina ralentit.
Il y en a partout, des couleurs, des salves de gens éblouis, des rires jaunes et d'autres couleurs encore. Un arc-en-ciel de mauvaise augure. Un pur moment de petite mort. Granduose.
(Wolf Parade - At Mount Zoomer - Sub Pop)

Sunday, July 20, 2008

Les Héros Sont Fatigués

Mordre la poussière au lieu de la sniffer. Brancher l'ordinateur en oubliant l'ampli. Vieillir sans se regarder dans le miroir. Se mentir tout en comprenant ce qui se passe. Vomir de stress et non d'intoxication alimentaire. Sussurer son cri primal pour ne pas déranger les voisins. Se rendre en voiture à la soirée au bout de la rue pour ne pas conduire bourré. Aimer en espérant être aimé à son tour comme un juste retour des choses. Se réveiller le matin en se disant que ce sera une journée formidable. Se coucher le soir en se disant qu'on a bien bossé quand même.
Il semble que ça pue mais il s'agit juste d'une nouvelle étape - un peu difficile mais normale. Un héros restera toujours un héros.

(Primal Scream - Beautiful Future - Atlantic Records)

Que Du Lourd

Le déménagement. Un acteur social dispensable mais nécessaire. Pour soi, pour les autres. Un moment d'effort si important que les corps se dissolvent dans la brutalité et la violence des frottements contre la matière. Les protagonistes ne font qu'un: un seul objectif, un seul effort, une seule suée...
Et plus c'est lourd, plus c'est valorisant. L'esprit d'équipe qui dépasse l'entendement. La réconciliation des egos dans une même aventure. Pour qui n'est plus vraiment important, le Pourquoi est anecdotique, le Pour Quand devient salutaire. Mais tout n'est pas si facile et l'effort n'amène pas forcèment le réconfort. Les dilatations, la folie, l'inutile. Bref, une espérance de renouveau créé par un groupe de personnes que rien n'arrêtera à partir du moment où le process a démarré.
De toute façon, ça déménage. C'est ça l'important.
(The Melvins - Nude With Boots - Ipecac)

Thursday, July 17, 2008

Encore...Et Puis Quoi

L'énergie du monde déborde. Un monde sans tranquilisant. Je ne veux plus participer trop souvent à ma vie. Les débordements de joie doivent être retenus. La colère contenue sans vraiment de raison. Une agressivité pleine de plaisir.
Un animal froid. Un légume avec de la perspicacité. De l'énergie à en revendre des sacs pleins. Mais c'est usant. La rengaine. Le confort. Je veux maintenant crier ma solitude. C'est plutôt arrangeant. C'est plutôt inutile en fait. Le talent, c'est les autres.
Alors ce corps qui lâche, il m'entraîne dans sa course. Je cours après mon ombre. Du coup, on se cherche une place au soleil. C'est moins fatigant. C'est du moins ce qui se raconte.
(Alkaline Trio - Agony & Irony - Sony)

Tuesday, July 15, 2008

La Survie

Il est revenu. En bonne santé. Il est souriant. Il est toujours dans une secte mais n'a pas trop maigri. Et puis, ils lui ont maissé un peu d'argent. En plus, il nous a ramené un ami. Un peu bizarre. Mais que demander à des jeunes gens qui reviennent de l'enfer. Ils font des grans écarts. Preuve d'une certraine bonhommie retrouvée.
On sent qu'ils reviennent de loin. Surtout mon petit. Je l'avais pourtant prévenu. Mais le casque sur les oreilles, on n'entend rien. Je sais qu'il ne restera pas longtemps et j'ai les larmes aux yeux. Ils racontent des histoires d'un autre âge. Mais on sent que le vocabulaire désuet tente de se faire plus cool. Il a été largué ces dernières années.
Ils mangent une part de gâteau à la crème. Les adieux sont déjà dans tous les esprits. Ils reviendront sûrement dans quelques années pour raconter deux-trois trucs valables. Putain, je me sens vraiment coupable...mais vraiment pas responsable.

(Beck - Modern Guilt - Interscope)

Wednesday, July 9, 2008

Mieux Vaut Etre Seul...

La solitude du poisson rouge. Je dois être fatigué de tourner en rond. J'entends des voix familières de l'autre côté du miroir. Les couples se forment pour mieux se séparer. Tu gardes le chien, je garde le gosse. Mais qui garde le talent? Pourquoi s'en soucier? Le talent est une fusion. Le talent n'est qu'une addition peut-être.
La solitude du chat de gouttière. Avec un s ou sans s. Le chat reste seul de toute façon. Il s'accouple mais ne s'attache pas. Le talent encore. Pas le temps de l'exprimer sur la durée. Pas facile.
La solitude du cheval dans le manège. Jamais tout seul mais profondément solitaire. Le sang chaud. Mais le même chemin. Tout droit mais en courbe. Il doit savoir. Pardon pour les questions. Tout cela reste inutile.
La solitude de l'être humain. Animal social? Mon cul. Mes tripes. Je lève mon ver solitaire à tous les mecs qui sont mieux tout seuls et à toutes les femmes heureuses d'être mal accompagnées.

(Dirty Pretty Things - Romance at Short Notice - Vertigo)

Sunday, July 6, 2008

Fluo Kids dans le Vent

Le vent souffle fort. Les vieilles branches vascillent, se cassent dans une indifférence totale. Les feuilles s'envolent vers un pourrissement anonyme. Tout est balayé en un clin d'oeil. L'amas de ruine est essuyé d'un coup de gueule de la tempête qui s'annonce.
Le vent emporte tout. Le vent ne dure pas, le vent emporte même le vent. Les échos dont il se fait l'émissaire sont noyés et écartés d'une mémoire bien faillible. Les cris, les hurlements, les éclats de rire sont puissants. Mais le vent les rend faibles et indiscibles, une mer de rien et de trop plein. L'accélération est violente...on ne vous a pas vu passer à vrai dire.
On se souviendra de l'énergie mais pas de l'inspiration. Le vent souffle toujours dans le même sens.

(Hadouken! - Music For an Accelerated Culture - Surface Noise/WEA)

Tuesday, July 1, 2008

Entre Deux Mondes


J'aime ce moment si fugace. J'aime ce moment où le corps et l'âme n'ont plus d'attache géographique, physique et metaphysique. Tout s'envole mais nous sommes souvent en lutte pour garder les pieds sur Terre. J'aime me voir d'en haut, me laisser bercer par mes propres mots, mes propres images.
J'aime cette inquiétude qui nous guette. Celle qui nous dit au creux de l'oreille 'Es-tu sûr que tu reviendras?'. J'aime cette crainte du lendemain, j'aime ce coeur qui s'emballe avant de se ralentir dans une léthargie bienfaitrice. Tout semble perdu alors que tous nos souvenirs sont déjà en train de créer un nouveau monde.
J'aime ce moment où le corps s'endort et l'âme s'apaise. Ce moment où la conscience est encore là pour nous rappeler à elle. J'aime ce moment où il est encore possible d'aimer le lendemain.

(Sigur Ros - Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust - Beggars XI)

Saturday, June 28, 2008

Libre Comme l'Air

Une porte claque. Un cri dans la maison. Personne ne rentre. C'est toi qui sort par la fenêtre. La pression était insoutenable. Les frustrations trop nombreuses. Il fallait que cela s'arrête. Maintenant, l'enfance morte, l'adolescence écumée, tu peux devenir mon fils. Emprunt d'un sens sans réelle portée. Sans aucune signification. Car c'est toi qui dirige maintenant.
Ta voix file vers l'horizon. Muette, discrète, fluette, esthète. Tu es libre. Tu peux faire les conneries que tu veux. Ou presque. Car tu n'en fais plus. Ou moins. C'est incroyable comme la liberté d'échouer te pousse à ne pas le faire. Une drôle de situation.
Reviendras-tu? Peut-être pour dire bonjour? Emprunter un peu d'argent? Ou alors tu seras trop loin pour te payer le billet de retour. L'important, c'est d'avancer. Même en faisant des pas de côté. Au fait, c'est quoi déjà ton nom, fils de personne?


(Albert Hammond Jr - Como te Llama - Rough Trade)

Monday, June 23, 2008

La Révolution de Velours

Un enfant monte sur les barricades. Il ne veut pas se battre et veut prendre de la hauteur. Il veut voir la mort. Il veut sentir la fumée et l'encens l'envahir. Il ne se doute de rien et clame sa fierté haut et fort. Le monde qui est le sien n'est plus. Il regarde autour de lui. Le silence envahit les rues. Le silence est trop lourd à porter, trop fort, trop sonore. Il crie...mais ça reste à l'intérieur. Rien ne passe.
Un vieillard descend des barricades. Il sait qu'il va mourir. Le monde qui est le sien n'est plus. L'abattement est visible. Il ne crie plus. Il sait que cela ne sert à rien. Il sait que les paroles s'envolent et que le reste aussi.
En fait, la vie est un combat. Et celui-là, on le perd toujours.
(Coldplay - Viva la Vida - Capitol)

Sunday, June 22, 2008

Believe The Hype

L'éphémère est la norme. Les corps s'enchaînent sur le catwalk, des zombies à la peau blanche et aux os inexistants. La foule s'assombrit. Elle ordonne. Elle dévore. Elle se sent bien. Le bruit des gens suintent des contractions d'euphorie qui seront oubliées demain. La qualité du désordre est une preuve de succès. Pourquoi ne pas faire ce qu'on veut?
Jeunesse débordante, crachas dans la gueule. La tension monte. La jouissance de l'instant est une récompense qu'il ne faut pas laisser passer. Jamais. L'instant présent. Cet animal nauséabond et insaisissable. Une vraie plaie. Ouverte sur le monde, sur le temps présent, sur l'urgence.
Une adoration du dispensable. Une grande avancée pour le rien. Un plaisir décadent avant tout. Construire par la déstruction.

(Crystal Castles - Crystal Castles - Import)

Thursday, June 19, 2008

On Tourne En Rond?

Le Russe tourne souvent en rond mais jamais de la même façon. Parfois mélancolique, mais bien souvent agressif. Plus souvent calculateur mais parfois détendu. Le Russe tourne en rond dans tous les sens. Un brin de courtoisie n'empêche pas une rigueur et une fermeté oppressante. Il se répéte mais change le sens. Il change de sens et tente de pas se répéter.
C'est énorme. Pas besoin de mots. Ils sont de trop. C'est plus gros que la vie. Souvent trop.

(Russian Circles - Station - Suicide Squeeze)

Monday, June 16, 2008

L'Amour Facturé

La chambre est fatiguée. La sueur noie les quelques espoirs d'amour. Les bougies ne sont plus parfumées depuis bien longtemps, laissant la place à l'odeur de foutre des mauvais soirs. Le lit est bancale mais qui s'en intéresse? Les restes d'orgie jonchent le sol encore sale et humide de la veille. La porte ne se ferme plus, personne ne devient vraiment prude. La musique de la réception de l'hotel est lointaine, démodée et cradingue. Tout est calme, il fait jour. L'animation ne débutera qu'à la tombée du soleil et à la montée des hormones.
L'amour facturé est une véritable poussée d'adrénaline mais ne dure que trop peu. Il ne convient pas sur la durée.

(NERD - Seeing Sounds - Interscope)

Sunday, June 15, 2008

L'Ubiquité du Rien

Un morceau qui me rend faible. Celui-là a un petit côté maladif, malingre et surout insupportable. Cette partie me semble bien joyeuse, intriguant par ce ciel bien gris. Un petit bout traîne par-là, rapide et souriant, une vraie petite bombe. Un petit pas en arrière pour regarder la facette mélancolique. On ne traîne. Avancez, y'a rien à voir. C'est incroyable comme ce petit quelque chose semble ne se soucier de rien alors que rien ne passe vraiment normalement. Une petite voix me dit, unpeu plus loin, que les choses iront mieux. C'est difficile de prévoir, difficile de savoir. On se sent un peu écartelé dans tous les cas.
Finalement, à vouloir être un peu partout, on est bien peu de choses.

(Alanis Morissette - Flavors of Entanglement - Warner Bros)

Tuesday, June 10, 2008

C'est Bien Crade

C'est dégueu. Ca pue par tous les pores. C'est mal foutu. Ca sent le renfermé. C'est toujours la même chose. C'est bruyant. Ca degouline. Ca gueule pour ne rien dire. C'est vieux. Ca veut rien dire. C'est dépassé. C'est pourri. Ca sent la poussière. Ca sent la bière. C'est pas sérieux. C'est pour les retardés. C'est fait par des retardés. Ca énerve tout le monde. Ca casse l'ambiance. C'est désaccordé. C'est pour les mecs qui veulent pas grandir. C'est du grand n'importe quoi.
C'est exactement ce qu'il me faut en ce moment.

(Mudhoney - The Lucky Ones - Sub Pop)

Sunday, June 8, 2008

Tout Cela Est Bien Triste

Le ciel est bien gris. Il ne tardera pas à pleurer de toutes ses larmes. Les feuilles jaunies s'envolent en bourrasques. La cour d'école est bien calme malgré le chant des petites filles en robe sombre. Les jeux sont silencieux, les enfants ne rient plus. La salle de musique n'est pas loin. La porte entr'ouverte laisse echapper quelques fausses notes de flûte. Un petit garçon répète sans trop y croire. Les cloches de l'église résonne. Les veuves se rassemblent dans un quotidien ennuyeux. Plus rien ne les attend. Plus personne.
L'ennui est perséverant. Et le temps n'arrête pas de couler.
(El Perro Del Mar - From The Valley To The Stars - Control Group)

Tuesday, June 3, 2008

Flower Powder

Les fleurs sont flétries. Elles ne tiennent plus sur les bouclettes blondes maintenant bien crasseuses. Les fleurs s'envolent toujours dans le vent clément mais viennent s'étaler lamentablement sur les tombes encore fraîches des soixante-huitards qui nous ont quittés il y a peu. Les peintures puent l'acrylique, les nausées sont bien réelles. Les corps nus sont plutôt ridés et peu attrayants, une attirance malsaine les entoure de vieillesse mal acceptée. La tendresse fait son apparition dans une débauche d'amour rémunéré, de tâches sur l'oreiller.
Un vrai massacre on vous dit et surtout des souvenirs facilement oubliables.

(Brian Jonestown Massacre - My Bloody Underground - A Records)

Tuesday, May 20, 2008

A Quoi Bon...

Cette fille qui sort du métro. Voilà plus de 5 minutes que je n'arrive pas à me décoller les yeux de son visage mutin, de ses formes généreuses, de son allure altière. Elle a envahi mon âme et je ne peux l'oublier. En tout cas, pas tout de suite.
Je la suis. Je me garde bien de m'approcher trop près. Je ne veux pas l'effrayer et je ne veux pas prendre le risque de croiser son regard. Sa présence, un peu éloignée, me suffit largement. La montée de l'escalator me paraît une éternité, mais unee éternité de plénitude.
Elle marche rapidement. Je coince ma cadence sur la sienne. Je la regarde. Derrière. Un coup d'oeil. Pas d'elle. De moi. Je n'ose même pas. Je la suis pendant plus de 5 minutes. Des minutes où nous formons un couple uni, généreux et droit. Ou l'avenir nous appartient.

Cela ne sert à rien. Je ne lui parlerai jamais. Mais que ce moment est bon...

(Lupe Fiaso's The Cool - Warner)

Sunday, May 18, 2008

Anecdote de Voisinage

Mon voisin de palier n'est plus vraiment mon voisin. Bref, je me comprends.
Le cigare a été remplacé par le rouge à lèvres. Le vieil accordéon de la Nouvelle Orléans par un synthétiseur dernier cri avec boîte à rythmes et tout le toutim. Le chapeau à feutre est certainement plus coloré. Je crois avoir entendu une machine à laver et c'est bien la première fois. Le whisky douze ans d'âge a laissé place à un martini-vodka très fashion. Et les copains qui viennent ont un peu plus mon âge. Seul inconvénient, ils restent un peu plus longtemps le soir.
Mais pourtant, sa présence reste la même. Son aura est toujours aussi dissuasive. Jamais je n'envisagerai l'inviter à ma pendaison de crémaillère. La voix a changé mais l'intensité perdure. Un jour, il faudra que je tape à la porte, on espère toujours une bonne surprise, non?

(Scarlett Johannson - Anywhere I Lay My Head - Atco)

Thursday, May 15, 2008

Les Objets d'une Vie

La maison est pleine à craquer. Les magazines s'entassent, les chaises sont bancales, les livres prennent la poussière, la TV est un peu petite (en fait, laquelle, j'en ai quatre), le velours du canapé disparaît dans la souffrance, le canapé disparaît dans la souffrance. Je souffre d'une maladie cumulative. Je n'arrive pas à jeter.
Les objets. Etranges invités d'une vie, témoins d'une époque qu'on dit souvent meilleure, mémoire d'un instant ou d'un souffle. Les objets nes ont pas forcément ma passion. C'est plutôt ce qu'il représente. L'agonie est à son comble même si il est toujours agréable de se sentir entouré des amis qu'on aime par dessus tout.
Les yeux remplis de larmes, je me dis qu'un jour il faudra se dire au revoir. En tout cas, je me dis que je partirai avant eux. C'est aussi simple que ça.
(Elvis Costello and the Imposters - Momofuku - Lost Highway)

Wednesday, May 14, 2008

La Sortie du Garage

Pas de panique. C'est la première fois. C'est toujours la première fois. Le permis est en poche depuis peu de temps. Le style est pourtant bien assuré. Différent, brouillon mais assuré. Juste ne pas s'emmêler entre la première et la marche arrière. C'est toujours sur ces petits détails que l'on fait une connerie. Pas de tôle froissée. Ou alors juste pour la gloire.
Mais tout devrait aller à merveille. Le style est un peu différent mais c'est ce qui donne du piment à la manoeuvre. Appuie un peu plus sur l'accélérateur. Doucement mais sûrement. Ca y est, t'es sur la route. Non, nuance.
T'es le roi de la route.

(No Age - Nouns - Sup Pop)

Monday, May 12, 2008

En Déséquilibre

La position n'est pas idéale. On ne sait trop si donner un coup de rein vers l'avant permettra de remettre les choses en équilibre. Ou peut-être un petit coup machinal vers l'arrière ferait l'affaire. Une hésitation peut être fatale. Mais de toute façon, il y aura hésitation. On se lance dans le vide sans vraiment comprendre ce qu'il faut faire, ce qu'il faut penser, ce qu'il faut bouger.
On devient passif par peur. Le mouvement est un piège fatal dans lequel l'érudit peut tomber en disgrâce. Que faire? Tout cela semble si fragile. Quelqu'un y laissera des plumes.
Oui, c'est ça. Il faut s'envoler, battre ses ailes le plus rapidement possible.

(The Long Blondes - Couples - Rough Trade)

Sunday, May 11, 2008

La Même Rengaine

Nous l'avons déjà vue? Cette bonne vieille rengaine. Elle fait plaisir à voir même si elle rappelle des choses qui nous ont déjà bercé. Elle est agréable comme cette bonne vieille Madeleine qui nous reste entre les dents. Elle rassure tout en nous remuant. Etrange sentiment.
Je ne suis pas fait pour l'avenir. Il ne me fera que du mal. Alors on avance en regardant dans le rétroviseur. L'accident est inévitable mais personne ne le voit arriver. Pas de pincement au coeur. Juste un flot de sentiments qui restent en mémoire. Avec des pointes d'optimisme. Ce qui s'est déjà passé, même le plus mauvais, donne forcément une note acidulée.

Le bonbon colle. Il peut coller aux chaussures, aux vêtements, à la peau. Mais l'avenir ne s'y collera que plus tard. Autant donc s'en foutre plein la bouche même si c'est écoeurant. Le souvenir est une chose malsaine et rassurante.

(Midnight Juggernauts - Dystopia - EMI)

Saturday, May 10, 2008

Fous à Lier

La nuit tombe sur l'etablissement à la carrure impressionante. Les rondes des infirmières se font moins fréquentes. Quelques têtes aux regards déterminés se glissent dans la pénombre, chuchotant quelques indications imprécises, surfant sur l'improbable. Des rires ne manquent pas de souligner l'absurdité de la manoeuvre par moment. Quelques vieilles mélodies s'échappent aussi. Merde, il faut faire gaffe aux gardiens qui s'assoupissent dans leur cage à rat. Les petits gars avancent mais font de plus en plus de bruit. Quelques lumières apparaissent sur leur chemin. La traque commence. Le rythme s'accèlère.
Ils n'ont pas encore franchi la porte principale que l'alarme annonce la chasse à l'homme. Tout le monde se marre. Ce n'est pas la première fois. Ils n'iront pas loin. Et puis, de toute façon, on est quand même bien mieux à l'intérieur.

(Clinic - Do It! - Domino)

Thursday, May 8, 2008

Les Mauvais Garçons

Les mauvais garçons sont-ils aussi mauvais qu'on voudrait le faire entendre. Ils frappent un peu dans tous les sens, ils donnent dans le vulgaire et se complaisent à faire peur aux plus faibles. Mais finalement, ils ont un coeur gros comme ça.
Ils adorent leurs potes et ils vénèrent leur copine - c'est d'ailleurs souvent pour ça qu'ils s'énervent un peu facilement. Ils veulent que leur force serve à rééquilibrer un monde qui leur semble souvent injuste. Et oui, car le mauvais garçon n'a pas souvent la vie facile. Difficile de se fixer à un boulot, à une ville...au mieux ils arrivent à se fixer à une prison mais jamais pour trop longtemps.
Car les gens comprennent pourquoi ils sont comme ça. Et on les écoute pleurer sans vraiment les voir. Ils sont le malaise de notre société mais aussi sa fragilité et sa sensibilité. Etre un mauvais garçon, c'est avant tout laisser s'exprimer librement ses sentiments, quels qu'ils soient.
(dEUS - Vantage Point - Polydor)

Monday, May 5, 2008

Rompre Le Silence

Tout l'intérêt du silence, c'est de savoir l'apprivoiser, le perpétuer, le chahuter, le rompre, l'utiliser à son compte. Il faut se rendre à l'évidence qu'il est d'une importance relative sur de nombreux sujets tout en restant un élément indispensable.
Les mots sont des armes, le silence la victoire. Il faut donc utiliser les uns pour arriver à ses fins et enfin prendre le meilleur pour enfin savourer ce silence.
Trop longtemps à hurler, maintenant il faut agir. Le silence nous aidera à comprendre mieux ce dont nous avons besoin.

(The Roots - Rising Down - Def Jam)

Friday, May 2, 2008

Une Vie Trop Longue


Les débuts sont souvent difficiles et hasardeux. Ils sont énergiques mais malheureusement plaintifs, un peu brouillons comme pour dessiner grossièrement l'image de demain. On en rajoute pour y chercher sa place et sa ligne de conduite. L'avenir réserve le meilleur...c'est en tout cas tout l'espoir qu'on peut y mettre qui fait la différence.
Et puis très vite, sans crier gare et sans vraiment de réelle transition, la longue agonie de la flamme qui s'essouffle. Une pente vertigineuse bien savonnée, une tombée dans les abîmes de l'ennui et de la destruction. La fin est proche alors que le début ne paraît pas si éloigné.
Décourageant.

(Ladyhawk - Shots - Jagjaguwar)

Tuesday, April 29, 2008

Range Ta Chambre

Du chaos semble naître la créativité. C'est ce que semble nous faire croire de nombreux penseurs émérites et méritants. Pour moi, il s'agit plutôt de propos de gens qui veulent être au firmament sans se gêner d'une organisation abusive, d'une rigueur du jugement. Les éclats de rire, les créations non finies, les couleurs qui éclaboussent. Il est clair qu'il est plus simple de faire son show et de croire que tout cela nous amènera célébrité et pérennité.
Les plus jeunes sont forcément partisans de cet état d'esprit. D'où une société un peu malade de la célébrité sans talent. Ou comment se faire repérer alors qu'on est comme les autres. C'est sûr que ça amuse. Je suis le premier à le dire. Tout le monde se gausse à l'unisson, on passe d'excellents moments, on se rapproche des gens avides de légéreté.

De là à dire que le papillon va nous créer un putain de bordel à l'autre bout de la planète, je demande à voir. Mais en tout cas, ce papillon est ambitieux et c'est ça qui nous fait délirer.
Allez, maintenant, range ta putain de chambre.

(Flight of the Conchords - Flight of the Conchords - Sub Pop)

Monday, April 28, 2008

Street Opera

La voix de tenor déchire une nuit sauvage. Un violon vient se blottir dans le creux d'une histoire de gamin des rues. Une montée épique préfére prendre l'escalator du métro. Un cavalier prend d'assaut les tours de la banlieue Nord. La mélodie se cale sur les battements du RER méconnaissable à cause des tags. La beauté se discerne derrière une poubelle en feu. Le talent n'a pas peur des cadors de la drogue. La simplicité se parfait des embrouilles quotidiennes des gamins à l'abandon. La cadence enfantine ne peut plus avoir peur de la violence adulte. Les mots qui rassurent s'entendent du fin fond des cours abandonnés.
Quand tout s'oppose, c'est l'osmose qui se bat. Il se dégage alors la magie d'un instant qui durera pour un bon moment.
(The Last Shadow Puppets - The Age of Understatement - Pias)

Wednesday, April 23, 2008

A Bout de Souffle

Il court, il court. Il court vite, mais après quoi. Ou plutôt il court pour quelles raisons? En général, on court pour échapper à quelque chose qu'on n'apprécie guère. On court parce qu'on vient de commettre l'irréparable. On court parce qu'on préfére oublier. On court pour se sortir d'une embrouille. Bref on court souvent de quelque chose.
Et on y met toute l'énergie du désespoir. On y met toute la brutalité de sa peur. On y place toute la force d'un homme seul mais fort. Et même si on parfois on essaie de ralentir un peu, c'est plus fort que soi. On se remet à courir.


(Phantom Planet - Raise The Dead - Atlantic)

Monday, April 21, 2008

Le Grand Bleu

Les repères ne sont plus les mêmes. Léviter de justesse. De calme. Ou encore de maladresse. Le monde est bleu. On le savait déjà. Mais les bleus oscillent. Les profondeurs s'amusent avec les nuances. Le cri du silence est lanscinant, donnant à mon voyage le goût du surplace. Je voudrais vivre ici. Je voudrais mourir dans ces strates de vide différents.
Le temps semble long. Mais en fait il s'est arrêté. Tout devient statique et mouvant dans une même oscillation. Les paroles sont diffuses. On susurre. On chuchotte pour ne pas déranger. On s'immisce sans bouger. On revient de loin mais on ne va nulle part.
Tout est bleu. Mais le bleu se délave. Tout devient fâde. Tout devient même. Tout devient ce que vous avez en tête. Le monde s'adapte et s'oublie. Il peut continuer de tourner.
(M83 - Saturdays=Youth - Mute)

Sunday, April 20, 2008

Rien d'Autre

Il ne nous faut pas grand chose, à nous, les gars comme moi. Nous n'écoutons pas les donneurs de leçons. Nous savons que nous ne sommes pas les meilleurs. Nous ne voulons pas être ce que les autres avaient décidé pour nous. Nous voulons simplement en prendre plein la vue. Nous voulons être tranquilles et pouvoir choisir plein de trucs différents. Nous voulons envahir la baraque et mettre le bordel pendant que les parents sont au boulot. Nous n'attendons qu'une chose. Qu'on arrête de nous juger, qu'on nous laisse bouger, qu'on nous laisse prendre le meilleur de nos aînés et en faire de la soupe pour jeunes.
Enfin bon, jeunes, c'est un bien grand mot. Nous les trentenaires, on veut simplement que la fête continue même si le feu sacré s'est évanoui dans les couches-culottes et les impots locaux. On veut continuer à casser la baraque.

(Supergrass - Diamond Hoo Ha - Astralwerks)

Saturday, April 19, 2008

Le Ventre de l'Architecte

La maison est ruinée par les vents glaciaux qui l'envahissent depuis de trop nombreuses années. Les portes bancales répondent mollement aux fenêtres grelottant de froid au coeur de l'hiver. Les tapis sont éventrés, les tentures sont déchirées, les escaliers ne donnent que sur une surface indescriptible mélant lugubre et peur. Il ne fait pas bon s'aventurer dans cet amas de ruines et de désespération, le jardin ouvrant sur une cacophonie de verts en toute liberté.
Mais le coeur de l'endroit veut s'emballer. Il bat lentement mais lutte pour se réchauffer. Une vraie douceur vient équilibrer la froideur des pierres victimes de l'Histoire, victimes de leur propre histoire. La mécanique laisse place à une chaleur, une émotion qu'un tel endroit fût en peine de créer depuis longtemps.
Le froid et l'humidité sont omniprésents. L'esprit tente de vaincre cette ambiance bleutée et glaciale. Une goutte. Des gouttes. Des larmes.

(Potishead - Third - Island)

Friday, April 18, 2008

Dans Ma Chambre

Devant le miroir de ma chambre, devant lequel je donne de grands coups de riffs sur ma guitare imaginaire, je suis un autre. J'accepte peu de monde dans mon antre. Je n'accepte que ceux qui ont vraiment quelque chose à dire. Les copains du lycée qui acceptent de refaire le monde avec moi en écoutant de la musique très fort. On se marre bien et surtout on parle de tout ce qui nous énerve dans la vie.
L'augmentation du prix des places de cinoche, les meufs qui veulent jamais se faire entrechoquer nos appareils dentaires, les parents qui réduisent les sorties et qui hurlent au scandale en voyant nos petits mulets pousser derrière nos oreilles. Mais nous on est rock'n'roll alors, dans ma chambre, tout le monde a la droit à la parole. Mais, par respect, aucune attaque directe ne peut être proférée. C'est une question de principe.
On peut vouloir changer le monde sans pour autant le détruire.

(The Kooks - Konk - Astralwerks)