Saturday, December 22, 2007

La Perfection me Tuera

Il est vraiment propre sur lui. Pas un mot plus haut que l'autre. Un vrai petit ange quand il s'agit de donner de bons conseils. Un vrai petit démon quand il sait ce qu'il veut. C'est trop mignon. Toujours sur les bons coups, et si ça arrive qu'il les manque, on en trouve d'autres. Un ami, un vrai. Pas de problèmes, pas de crises de larmes, pas de drames à tout bout de champ. Merde, c'est vrai, il est vraiment cool. Pourquoi en faire une cata quand on peut trouver une solution? Il est mignon sans en faire trop, il a le sens des choses, il a le sens du présent sans pour autant en oublier les enjeux du futur. Un vrai galopin de gentillesse et de sympathie. Tu vois, ce mec, c'est le seul qui puisse m'écouter.
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah. Laissez-moi gerber. La perfection est un malaise qu'il faut éradiquer. Soyez imparfait, c'est bien plus excitant.

(Jack Penate - Matinée - Naïve)

Saturday, December 8, 2007

C'est Une Maison Bleue

Imaginez José, la pipe pas encore usée par le temps et Olivier, pas encore avec son diplôme de catégorie B en poche pour faire le tour de Neuilly à vélo. Imaginez une colloc' tout en couleur, dans le quartier de Belleville, où la maison n'est jamais vide et jamais avare pour recevoir les copains du coin. On en voit passer du monde, de partout dans le monde, des caïds de quartiers ou de simples flâneurs innofensifs, des sans-papiers un peu inquiets et des bénévoles qui ne s'arrêtent jamais de hurler leur petite haine du quotidien. Finalement, on arrive à y trouver un peu de ce qu'on aime à tout moment de la journée, mais on se dit que parfois, on est quand même bien à la maison, tranquile. Le carnaval, c'est sympa mais c'est crevant.
(Wyclef Jean - Carnival II: Memoirs Of An Immigrant - Sony)


Friday, December 7, 2007

Je Viens En Paix


Comme tous les 'grands' esprits de ma génération, je vais tous les ans à la FIAC à Paris, je me ballade l'air serein dans les allées de la Galerie Tretyakov à Moscou (la nouvelle cela va sans dire), je déjeûne et digère au Palais de Tokyo, je m'extasie au MOMA de New York...Bref, je ne comprends à l'art contemporain, mais tout cela me fascine. C'est surtout l'image que je donne qui me fascine. Et puis finalement, moins on comprend, plus c'est beau.
En osmose avec le monde qui nous entoure, c'est toujours plus simple avec des oeillères et un peu de fierté.

(Burial - Untrue - Differ-ant)

Monday, December 3, 2007

Bernard, t'es Vraiment le Meilleur


C'est une injustice que tout le monde vit au sein de son entreprise. Pour des raisons qui sont parfois inconnues (soyons bons joueur, il arrive que cela soit pour des raisons bien fondées), certaines personnes font la pluie et le beau temps. Attention, ce ne sont pas forcément les gars en haut de l'échelle. Ce peut-être le collègue dans le cubicle d'à-côté. Bref, ces personnes-là, quoiqu'ils fassent, on leur donne toujours raison. Présentation à rallonge, nouvelles procédures sans queue-ni-tête, choix du restaurant et du pinard, organisation de la soirée de Noël, tactique avec un client de grosse envergure, quoiqu'il arrive, ils sont toujours 'super méga bons' et sont toujours surévalués par leurs supérieurs. On ne comprend pas bien pourquoi. Mais toujours, ce sont eux qui d-sides.
(Gorillaz - D-sides - Virgin)

Sunday, December 2, 2007

Pas Farouche

Une soirée mondaine où le temps semble s'être assoupi. Les visages figés et les sourires trompeurs donnent une allure de Tussaud's au salon principal. Les verres se remplissent sans faire de bruit, dans une ambiance feutrée et polie. Notre jeune fille se sent un peu à l'étroit mais joue le jeu avec cynisme. Elle a mis sa petite robe de soirée et son masque de mondanités. Mais elle sait très bien à quoi s'en tenir. Elle pose son verre de champagne sur le plateau en argent présenté par un serveur en costumes. On croit rêver tant on baigne dans la volupté trompeuse. Elle s'avance calmement vers le boudoir, une décoration d'un autre temps, qui tire vers le rose bonbon. Tout est parfaitement calculé, magnifiquement pastel, une vraie petite maison de poupée. Elle s'avance dans le noir, remonte sa robe avec style, s'accroupit délicatement...
(Kate Nash - Made of Bricks - Universal)

Saturday, December 1, 2007

L'Entre Deux Mers


Le talent est parfois inutile. Le ridicule est souvent salvateur.
Maintenant, tout l'intérêt de l'exercice est de placer le curseur au bon endroit et de rendre le tout quelque peu intéressant. Le monde n'est pas vraiment blanc ou noir (JP Goldman avait déjà évoqué des nuances beaucoup plus subtiles). Alors la mayonnaise qui est excellente ou complétement ratée a fait son temps et regorge de salmonellose. Bref, des fois ça prend et des fois beaucoup moins. Il est souvent fatiguant de se faire une idée précise sur le sujet. On préfére se faire bercer par les déferlantes du ras-de-marée et ne pas trop penser pourquoi tout cela fonctionne.
Une seule conclusion qui n'en est pas une. Le génie de l'inutile et le gâchis de l'intelligence font de plus en plus bon ménage.

(The Hives - The Black and White Album - Interscope)

De Bruit et de Fureur


Comment conter l'histoire chaotique de nos années '00. Puisque tout le monde le fait, tous les jours, à tout moment. La Toile offre à tous la possibilité de participer à cet édifice bancale, au ciment ramolli par la bave déversée sur les sites communautaires (encore une appellation effrayante, se rapprochant plus de la secte aveugle que du copinage tendance sexe) et autres blogs. Tout le monde a le droit à la parole. Ce n'était pas ce que voulait nos artistes et adeptes du post-moderne de la fin de millénaire? C'est toi qui écris, c'est toi qui chantes, c'est toi qui filmes...c'est toi qui fous la merde (et je fais partie de ce groupe d'ignorants cultivés). Que vont penser les historiens dans quelques années, comment vont-ils s'y retrouver, par où vont-ils commencer? Quel bordel.
Alors la solution pour laisser quelque chose de tangible, c'est de gueuler et de faire du bruit. J'en doute.
(Mudvayne - By the People, for the People - Epic)

Thursday, November 29, 2007

Mieux que le Botox


Bing bing bing bing bing bing. Slung slung slung slung slung. La la la la la la. Hun hun hun hun hun hun. Ni ni ni ni ni ni. Pong pong pong pong pong. Shhh shhh shhh shhh shhh shhh. Vla vla vla vla. Ouah ouah ouah ouah ouah ouah. Gong gong gong gong gong gong gong. Mmmm mmmm mmmm mmmm mmm. Putain, j'y crois pas. J'ai dix ans. Zan zan zan zan zan.

(The Wombats - A Guide to Love, Loss & Desperation - Naïve)

Wednesday, November 28, 2007

Robots en Sueur


Visite de l'unité de production d'un de mes clients. Des tonnes de production. Un froid de canard. Il me dit plus de 900, j'en vois 50 au maximum. Rythme effréné et virevoltant. Mécanique et Technologie. Une pallette vient me saluer. Une bouteille n'est pas droite. Coup de sang, personne ne manque à l'appel. Que s'est-il passé? Personne ne comprend, le silence se fait accusateur. Sourire du directeur 'Vous savez, à force de faire la même chose tout le temps, les robots fatiguent'. A mon tour, j'esquisse un sourire. Certains s'en sortent mieux.
(Daft Punk - Alive 2007 - Virgin/EMI)

Monday, November 26, 2007

Paris et le Désert Français


Bon, ne faisons pas de détours inutiles. On nous bassine à longueur d'années sur l'importance d'avoir une vraie culture régionale. On veut enseigner à nos enfants (pas les miens, j'en veux pas) les valeurs de leur pays bien sûr mais aussi les spécificités de leur origine. On n'est pas au niveau de l'Espagne mais certains y rêvent franchement. Bref, on pousse le local à se refaire une santé.
Et puis de l'autre côté, on porte aux nues des gens qui imitent maladroitement des courants ultra-parisiens, et ce dans tous les domaines. On singe les créatifs de Paname parce que, de toute façon, on sait très bien que c'est la seule façon de se faire entendre. Le résultat est à chier. Mais on crie au génie. C'est sûr, ce sont les Parisiens qui jugent et ils aiment forcément ce qui fait partie de leur univers.
Ma fois, même sans détours, on n'a pas fini de tourner en rond.
(Yelle - Pop Up - EMI)

Saturday, November 24, 2007

Restons Calmes

La tentation nous encercle. On la retrouve partout, nous agressant de ses couleurs aguicheuses et criardes. Impossible d'y échapper. La publicité, le cinéma, les livres, les magazines...elles sont toutes parfaites. Les gorges déployées, les jambes sans retenue, les minois peinturlurés, les langues en liberté, le nombril offert...la perfection ne se cache pas, bien au contraire. Alors, on va trop loin, on s'accorde le misérable, le graveleux, le glauque, le grivois pour rester simple. De toute façon, pas d'échappatoire, il faut faire sortir le trop-plein, la rancoeur parfois, la frustration souvent. Je vois dans leurs yeux de la déception et des larmes, je vois que la question est souvent balancée, je vois qu'elles ne nous comprennent pas. Je voudrais les rassurer. Nous expérimentons cette merde sans elles car nous les aimons trop.

(The New Pornographers - Challengers - Matador)

Tuesday, November 20, 2007

Mourir Sur Scène

La salle mal éclairée ne dévoile pas toutes ses blessures au premier coup d'oeil. Mais certains détails nous rappellent que cela a fait un bout de temps qu'on a pas mis les pieds dans ce club. Les tables un peu abîmées s'entrechoquent les unes aux autres, les chaises se souviennent encore de tous ceux qui sont passés dernièrement. La moquette feutrée et rouge sang (et ce n'est pas qu'une expression) sent encore la cendre froide non pas d'hier mais de ces 15 dernières années. Même la serveuse a pris un méchant coup de vieux avec sa choucroute blonde et ses dents moisies. Mais on sait pourquoi on est venu. La lumière se tamise, les langues s'endorment, les rideaux s'entrouvrent. L'ombre est présente, fatiguée mais travaillée. Les yeux s'ouvrent. Le moment est arrivé, l'émerveillement est en marche. On attend la première chanson. Ou alors on attend que le chanteur s'écroule. On attend.

(Richard Hawley - Lady's Bridge - Mute)

Monday, November 19, 2007

La Couverture à Toi


En plein désarroi générationnel, je souhaite me débarrasser de toutes ces choses qui me poussent à haïr les gens. L'amour après 50 ans (après la ménopause pour les femmes) peut encore faire sens. C'est un fait qu'il faut que j'accepte avec bonne humeur. On est loin des fusions salées des débuts, mais l'âge de nos aînés ne freînent plus un tant soi peu le plaisir corporel. Vengeance, un seul cri de vengeance. On est loin des figures acrobatiques ou des expérimentations que chacun choisira selon son expérience mais c'est vrai qu'il y a du feeling. Alors, c'est vrai on a peu tendance à tirer la couverture à soi, mais l'alchimie semble fonctionner entre l'un qui dirige mais qui donne le gouvernail à l'autre pour une autre tranche de plaisir.
Ma fois, il est bon de vieillir dans une luxure toute mesurée. On ne doit rien à personne, c'est ce qui rend le tout beaucoup plus excitant que prévu.
(Robert Plant and Alison Krauss - Raising Sand - Rounder)

Sunday, November 18, 2007

La Soupe Quantique


La soupe quantique n'est pas un nouveau plat proposé spécialement pour les fêtes de fin d'année. Cette soupe n'est pas non plus le nouveau théorème que tout le monde tente de déchiffrer pour révéler ses secrets. La soupe quantique est l'ultime explication pour expliquer le pourquoi de la reproduction de l'être humain et le comment du genre humain qui se renouvelle toujours après tant d'années. Alors forcément, se dire que la baise n'est qu'affaires de codes mathématiques vous enlève un poil d'érection mais bon, vous pouvez aussi expliquer par A+B pourquoi ce soir vous avez pas envie de faire des galipettes. Et puis, se dire que les chiffres, si proprets et organisés le plus souvent, savent aussi organiser un joyeux bordel, ça remet les pendules à l'heure.
La soupe aux chiffres ne pourra faire que des émules.
(Caribou - Andorra - V2)

Saturday, November 17, 2007

Que Reste-t-Il?


De nos 20 ans? Même de nos 30 ans? On nous a tout volé, on a été dévalisé par ces gens qui ne veulent pas vieillir. On ne pourra pas faire notre révolution, on nous enlève les injures de la bouche. On ne pourra rien inventer car on attribue cela aux gens d'expérience. C'est un vrai massacre en effet. Que dira-t-on à nos petits qui essaieront de pousser pour se faire entendre. On a rien inventé, non. Plutôt, on a fait des trucs pas mal mais on s'est fait bouffer par les plus vieux, ceux qui ont de l'argent et du pouvoir. Cela est bien regrettable, presque lamentable. Où sont nos icônes? Où sont nos rebelles? Où sont nos grandes gueules? Elles viennent d'une autre génération car les nôtres se sont vendues ou ont disparues.
On nous a qualifié de génération sacrifiée. En bons masochistes, nous inventons avec calme et sérénité, la non-génération. Cela fera tellement bien de se faire plaindre quand on piquera les trucs de nos gosses.
(Duran Duran - Red Carpet Massacre - Epic)

Wednesday, November 14, 2007

La Complainte du Castré


Ce petit quelque chose qu'on vous a arraché. Ce petit rien qui faisait tout. On vous l'enlève, on vous le vole, on vous le confisque. Simple petit bout de ce qui faisait de vous le vous que vous vouliez être. Une seule chose vous manque et tout vous semble enterré. Il n'est pas facile de se refaire une vie quand on se sent diminué, cela pouvant aller jusqu'à la moitié qui s'absente pour toujours. S'effondrer reste une solution viable, la complainte se fait ressentir car se battre tout de suite serait une réaction trop hâtive. Se relever demande du temps, de l'énergie et du courage. On préfére se laisser aller, s'abandonner jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose de définitif. Un petit sursaut d'orgueil ne dure jamais que quelques instants volés, une réaction presque chimique et naturelle mais qui ne déplacera pas grand chose. La présence liquide, cette putain de sensation de lourdeur vivante. Un poids impossible à soulever, a-t-on même essayé de se baisser encore plus pour le ramasser?
Mais rien d'enviable, tout le monde en est certain, surtout quand il vous manque l'envie.

(Sigur Ros - Hvarf/Heim - XI)

Monday, November 12, 2007

On Est Tous Un Peu...

de New York City. C'est en tout cas ce qu'on essaie de nous faire croire. Il y a des endroits comme ça qui transpirent presque davantage dans les autres parties du monde que sur son propre territoire. On se sent presque plus à NYC quand on y est vraiment pas. Des petits symboles, des expressions, des lumières, des odeurs, des arrogances, des sons qui nous rappellent cette ville partout dans le monde. On a tous une part de ce rêve près de chez nous, qu'on soit à Moscou, à Bamako, à Rio ou à Vesoul. Les hauteurs, les espaces, les profondeurs, les recoins. New York est une ville mathématique et organique qui peut se créer mentalement partout avec un tant soit peu d'imagination. Elle se matérialise pour mieux vous apparaître là où vous ne l'attendez pas. C'est pour cela qu'elle si attirante et qu'elle vous donne des poussées de fièvre.
Elle est partout, elle est en nous, elle rend fou.
New York n'est plus un endroit, c'est une attitude, c'est une voie, c'est une utopie.

(Jay-Z - American Gangster - Roc-A-Fella)

Sunday, November 11, 2007

Tout Sacrifier Pour Revenir

Redevenir jeune. Ou moins vieux. On y pense tous. Les jours se sont enfilés à un rythme d'enfer, nous laissant le goût amer du truc qui nous échappe. Mais nous ne croyons pas aux miracles même si il y a en a tous les jours. Alors bien sûr, on veut retrouver ses moments de plénitude où rien ne comptait vraiment. Mais on veut pouvoir emmener le bagage que nous avons paqueté pendant toutes ces années. On veut revenir en arrière mais savoir tout de ce que le monde nous a appris. Ne serait-on pas finalement en tort d'en demander autant? Les années de notre jeunesse ne serait pas si appréciables avec notre cynisme que nous avons ammassé. Il est bien meilleur de refaire les mêmes conneries, de retrouver ce cri primal qui sonnait faux.
Revenir pour faire différent. Revenir pour faire la même chose. On peut surtout revenir pour faire les mêmes conneries mais en différent. Mais il faut savoir tout sacrifier. Revenir demande de l'abnégation et de l'idiotie. Revenir demande de se sacrifier soi-même.

(Dave Gahan - Hourglass - Virgin)

Wednesday, November 7, 2007

Parler pour Tout Dire

La visite chez les grands-parents est un must. Bien sûr, les mauvaises langues diront qu'on est assuré d'un petit billet à la fin des deux heures de demi-sommeil qu'on s'inflige à soi-même. Je ne suis pas du tout d'accord avec cette vision de nos aînés. Je pense que ce sont les gens les plus créatifs qui soient. Vous en connaissez beaucoup vous des personnes un peu affaiblies qui arrivent à nous faire avaler les mêmes histoires depuis plus de 30 ans (ils ne nous voient pas vieillir) tout en gardant un suspense et une conviction fiévreuse à chaque visite. Je demande tout simplement du respect. Ils passent de la mélodie poussièreuse à l'acharnement le plus féroce, de la mise en scène brillante au mélancolisme contagieux avec une aisance insoupçonnée. Et on aura beau se plaindre que c'est un peu long, que c'est une obligation familiale, on ne boute jamais le plaisir incroyable de les voir se livrer de cette manière. J'ai presque envie de le faire toutes les semaines. Mais je crois que l'intensité me tuerait.

(Buck 65 - Situation - Strangefamousrecords)

Monday, November 5, 2007

L'Etat dans le Tas


Le renouveau géopolitique est en pleine mutation et n'a jamais été aussi vivace en Europe. La décision de rendre un peu plus vivable les événements de notre quotidien ont poussé certains de nos contemporains à repenser la notion empirique d'Etat. Certaines têtes pensantes (ou brûlées pour leurs détracteurs) sont donc en passe de décréter de nouvelles normes qui rendraient l'homme plus libre sans pour autant oublier son caractère lugubre et nostalgique. La révolution est en marche...ou plutôt en danse car le lieu de l'acharnement est bien le dance-floor. Il est donc facile de dire que nous sommes en train d'assister à une réinvention des diktats des décisionnaires habituels. L'Etat est en marche. L'Etat des choses. L'Etat des gens. Et ça peut faire mal, ça fait surtout transpirer.
(Reverend and the Makers - The State of Things - Pias)

Sunday, November 4, 2007

La Petite Voix


Nombreuses personnes ont le même problème. Nous sommes mal conseillés. Non pas par ces ombres qui nous entourent dans notre vie de tous les jours. Mais par cette petite voix intérieure qui nous empêche de nous libérer et de nous exprimer proprement. Cette petite voix nous bride, nous vole la vedette, nous fait peur, nous empêche de nous dévoiler, nous fait douter, nous rend plus faible, nous efface aux yeux des autres. Mais quand cette petite voix s'éteint, c'est tout un champ des possibles qui s'ouvre. C'est une attitude décomplexée qui prend le pas sur le reste. Il est alors temps de s'attaquer à ses fantômes.
(Serj Tankian - Elect the Dead - Warner Bros)

Cela Ne Dure Jamais


Un soleil couchant sur l'étendue reposante d'une mer calme.
Un corps de femme étendue lascivement dans un drap de soie.
Un ami vous prenant dans ses bras le temps d'une consolation méritée.
Une soirée où tout le monde y va de sa petite folie sympathique.
Un coup de fil inattendu et gratifiant.
Un enfant serrant sa petite main sur vos gros doigts poilus.
Une sucrerie qui ne donne même pas de remords.
Un avis pour une fois sensé etr partagé.
Une mélodie droite et entraînante, qui ne se prend pas pour autre chose.
Ce qui est beau ne dure jamais. Que dans une mémoire qui fera de toute façon défaut.
(Band of Horses - Cease to Begin - Sub Pop)

Wednesday, October 31, 2007

Beau Oui...


Le réveil se fait léger. Le soleil pointe son nez découvrant des couleurs matinales sans pareilles. Certains diront qu'ils auraient vu des balles de couleur débouler dans les rues du quartier mais ce serait mentir que de dire que cela arrive tous les jours. Le café est chaud et son odeur envahit la maison sur le flanc de colline. Un rayon vient m'aveugler et se poser délicatement sur les draps immaculés d'une nuit de tout repos. Un matin qui se donne, séducteur et plein de douceur. Une journée qui ne pouvait pas mieux commencer. J'ouvre un oeil...
En fait, je me suis endormi. Nous sommes au milieu de la nuit et j'en ai même oublié de prendre mon Temesta. Il faudra que je fasse attention à ne plus me faire surprendre par le sommeil de la sorte. Pourtant, j'étais pas si crevé au départ.
(Jose Gonzalez - In Our Nature - Mute)

L'Art de l'Imitation


Souvent imitation a été décriée.
Alors l'objectif n'était que de s'en éloigner.
On peut y croire sans vraiment y penser.
On l'a fait sans trop y compter.
Le tour de France, on a pas mal pédalé.
La brûlure hexagonale au premier degré.
On a réussi à se réinventer, à se faire aimer.
Les paroles ont été parsemées.
Les mots ont réussi à se faire acceptés.
L'absence semble avoir été comblée.
Mais l'important maintenant, le maître est libéré.
(Luke - Les Enfants de Saturne - RCA)

Monday, October 15, 2007

Un Torrent de Larmes

La journée s'est emballée sous un feu de mécontentements. Roulement à bille de frustration et de dégoût. L'ambiance électrique ne fait qu'empirer le malaise d'une journée pluvieuse qui ne finira jamais. Allongé sur la moquette de mauvaise qualité, je ne peux que laisser mon corps se faire emporter par l'abandon. Rien de moins que de se découvrir privé d'attaches et de repères. Le ciel me regarde de ses yeux menaçants. Mais ils disparaissent dans cette brume nocturne qui ne laisse aucun espoir valide. Se noyer dans un torrent de larmes? Ne rien dévoiler, ne rien lâcher, ne rien accepter. Seule cette mélancolie agressive et dévastatrice me gratifiera de sa compagnie. Car demain, on reprend le chemin de la lutte. Il faudra y retourner, et ne pas se laisser détruire. Car ce n'est que le début d'un long fleuve qui en a vu de nombreux couler comme des pierres.

(Okkervil River - The Stage Names - Jagjaguwar)

Sunday, October 14, 2007

Avoir le Temps



Il faut prendre le temps. Se presser, c'est souvent se tromper. Maintenant que tout va vite, prenons le luxe de perdre le temps qu'on vient de gagner. Le temps est une de ces choses qu'on aime gagner, qu'on aime un peu moins perdre mais qu'on adore prendre. Un peu comme tout le reste finalement. Alors le temps, faîtes-en ce que vous voulez et l'important, c'est la sensation de le vivre. Vivre avec, c'est intéressant mais vivre dedans, c'est excitant. La mélodie du temps est une épreuve de chaque instant. L'autre fois, on a même pris le temps de faire une blague sur le temps 'Quand les employés arrivent en retard, c'est qu'ils gèrent mal leur temps. Quand la direction arrive en retard, c'est qu'elle a été retardée' .Mais les petits effets verbeux, les exercices de style, les petites phrases chaloûpées, les petites anicroches verbales, ça va un temps.

(Beach House - Beach House - Carpark)

Move Ton Corps

Un petit déhanchement sur la gauche. Un petit coup de rein sur la droite. Les pieds sont bien fixés au sol, plus pour très longtemps. Les souvenirs reviennent. Mais oui, c'est comme ça que j'avais l'habitude de bouger ma vieille carcasse, flétrie par le temps et les soucis. Je bouge ma tête, elle répond malgré mon mal de nuque. Un coup à droite (pas mal les filles), un coup à gauche (merde, il y a la queue aux chiottes), un coup devant (le DJ est vraiment ridicule avec son Marcel fluo). Je m'avance vers la piste. Les cheveux dans le vent. Les yeux bien écarquillés. Pas trop près des enceintes si jamais une meuf vient m'adresser la parole - il vaut mieux comprendre un minimum. Pas de honte, pas de tabou...je laisse mon corps guider mon esprit. Et là, je peux vous l'assurer, j'intellectualise pas trop. La nuit est à moi. Jusqu'à l'écroulement. Et on en est déjà pas loin.

(Junior Senior - Hey Hey My My Yo Yo - Rykodisc)

Saturday, October 13, 2007

Que Jeunesse se Passe

Et toi, le jeune. Oui toi, je te parle. Viande fraîche de ce monde avarié. Tu es de couleur aspirine mais tu dois te trouver une place au soleil. Ne regarde pas tes chaussures, regarde moi dans les yeux. Tu aimes la musique mais elle ne t'aime pas. En fait tu les aimes toutes et c'est bien là ton problème. Tu penses avoir du goût mais tu as surtout le goût des autres. Tu aimes la techno car Sylvie, la jolie blonde, t'a emmené dans une rave pourrie il y a deux semaines. Tu aimes le rap parce que les mecs de l'immeuble font cracher leurs enceintes dans les escaliers. Et tu crois que ça te rend plus crédible. Un peu de variétés aussi, ta mère aime tellement quand tu imites Robbie Williams sans les tatouages (ça brûle y parait). Tu as toujours un peu de soul sur la platine vintage pour les cousines qui passent le week-end. Il en faut pour se sentir black à l'intérieur.
Et jeune, oui toi. Tu n'es en fait qu'une merde qui se laisse jouer des modes et des influences des gens qui t'entourent. Oui, jeune, tu es inutile et inconsistant mais un jour l'histoire fera de toi un héros...pour les nouveaux jeunes.

(The Go Team - Proof of Youth - Sub Pop)

Friday, October 12, 2007

Les Chaussettes Crades

2007. Le Golf Drouot a rouvert ses portes. Entrée libre pour toutes les nouvelles décadences que comptent notre monde pourri. Plus rien ne se ressemble, tout est dégueulasse et jouissif. On a trop souffert pour ne pas s'envoyer en l'air. Le vomi se mélange à la poussière pour mieux faire tomber les minettes à poil se trémoussant sur la piste. Le son est au maximum, on ne s'entend même pas faire sa descente d'acide. Tout le monde a vieilli et ça sent le fric à 200 mètres. C'est explosif, rapide et violent. Le Golf Drouot ne nous avait pas habitué à tant de laisser-aller. Mais que voulez-vous faire? Le jeunes d'aujourd'hui sont les vieux de demain. Et ils ont vraiment pas envie de se faire chier. Allez, plus vite. Il faut tout pêter avant de se casser.

(Black Lips - Good Bad Not Evil - Vice)

Wednesday, October 10, 2007

Le Mot de Trop

Parfois un seul mot vous manque et vous passez à côté.
Vous vous faites d’abord l’écho d’une parole divine qui finit par s’éloigner de vous comme une douleur extraite de vos omoplates. La douleur provoquée ne peut se refermer aussi facilement, le silence s’invente pour cicatriser. Un peu de patience et un nouveau jour se lève. Fragile et ambitieux, le renouveau s’installe dans un élan de simplicité. Les choses se construisent, pas a pas, suivant un chemin victorieux que certains, proclamant le grandiose, ne se refusent pas d’associer à de la grâce. Mais toutefois, ce mot qui nous manque peut nous faire mal. Car la routine n’est pas l’amie de route idéale. On pense la déposer à la prochaine bretelle d’autoroute mais elle peut s'accrocher.
Ce mot qui nous fait parfois défaut n’a de justification que de rappeler a l’ordre. Ceux qui parlent trop le savent parfaitement.

(Foo Fighters – Echoes/Silence/Patience/Grace – RCA)

Tuesday, October 9, 2007

Moins On Rit


Reprenons l'expérience d'hier mais changeons quelque peu les données. Plaçons dans cette pièce, non plus un professeur à bout de souffle, mais une petite fille fragile mais dérangeante (sans être toutefois dérangée). Remettons de petits coussinets blancs sur les murs, et ne lésinons pas sur la qualité, un tissu comme la soie serait parfait. L'endroit semblerait donc plus à son avantage pour ce qui est de la tranquilité. C'est mal connaître les enfants qui veulent à tout prix s'exprimer. Alors de l'extérieur, on n'entend toujours rien mais la subtilité et la delicatesse se sont immissés, laissant le jeu prendre l'avantage. On n'avait rien vu d'aussi troublant depuis bien longtemps. Comme quoi, le même endroit peut générer différentes situations. Tout dépend de ce qu'on met dedans.
(PJ Harvey - White Chalk - Island)

Monday, October 8, 2007

Plus On Est De Fous

Une expérience sans réel dommage et sans vraiment d'intérêt. Quoique. Prenez une cellule d'un hôpital psychiatrique sous haute sécurité. Ne prenez pas les chambres aux murs calfeutrés. Celle-ci, aux murs de béton gris, fera très bien l'affaire. Emmenez Gérard ou Bertrand, anciens enseignants dans le secondaire, qui ont manifestement lâché prise avec le réel et qui ont en froid l'éducation nationale. Bref, prenez-les fous à lier. Et là, le truc en plus. Déliez-les. Enlevez leur délicatement leurs camisoles de force. Et projetez sur le mur des extraits du 'Cercle des Poètes Disparus'. Jugez vous-même du résultat. Cela vaut le détour. Et encore, on a fait bien pire du côté de l'expérimentation, mais les chefs, y veulent pas qu'on en parle. C'est quand même dommage, du coup maintenant, on fait des trucs pour tout le monde. Hein Gérard. Hein Bertrand.
(Liars - Liars - Mute)

Saturday, October 6, 2007

Gris Gris



La grisaille est de retour. Les gouttes coulent lentement sur ton visage et sur ton manteau tout neuf. Tout semble trop loin, cette maudite station de métro a encore changé de place. Le réveil est difficile, partir le matin reste un exercice ardû mais indispensable. Il faut se donner du courage car finalement on s'y attendait à cet hiver un peu rude. On se remplit donc de musique pour un peu de baume au coeur. Et, on ne sait par quel abattement collectif, tu te mets à écouter des musiques grises de nouveaux artistes, une mélodie un peu difficile et éloignée de ce que tu aimes mais pleine de courage. Finalement, pour le feu d'artifices, on sait qu'il faut attendre fin Décembre. Ce sera le baume au coeur.

(Emma Pollock - Watch the Fireworks - 4AD)

Encore...et Encore


On ne change pas une équipe qui gagne. Une formule que certains de nos entraîneurs nationaux ne respectent pas à la lettre. Et ils ont sûrement raison. Les status quo rassurent car ils ne bouleversent personne. Les status quo sont satisfaisants car ils coulent lentement sans faire déborder la baignoire. Ce qui a pu être rebelle et border line il y a quelques années n'est plus qu'une parodie de ce qui a pu marcher. C'est vrai que l'équipe regorge de beaux noms mais faisons attention que ces noms ne répétent pas à l'infini ce qui a fait d'eux de grands noms. Dans notre monde de changement, les pierres solides sont gratifiantes mais passablement emmerdantes. A bon entendeur...
(50 Cent - Curtis - Aftermath)

Wednesday, October 3, 2007

La Pluie et le Beau Temps


Y'a des nanas qu'on ne peut qu'inviter en soirée. En même temps, on s'en étonne soi-même. Mais elles ont quelque chose en plus. Légèrement intellos mais plutôt rigolotes. Bavardes tout en restant pas lourdes du tout. Pas très jolies mais terriblement attirantes. Quelque peu castratrices mais vous dévoilant les côtés les plus libres de votre personnalité. Elles dansent mal mais savent s'en amuser. Il leur arrive toujours des histoires compliquées qui s'arrangent en un sourire assuré. Toujours un peu timides mais au milieu de la pièce pour faire le spectacle. Un peu gauches et plus qu'adroites avec les gens. Cassantes et touchantes en même temps.

Il ne faut pas se tromper. Ces nanas là sont en train de changer toutes les données. Et elles font déjà la pluie et le beau temps.

(The Fiery Furnaces - Widow City - Thrill Jockey)

Sunday, September 30, 2007

Eloge de la Paresse


La Paresse. Pas envie d'en parler tant que ça. Je suis un paresseux hyperactif. Donc, je ne peux avoir aucun avis sur la question. Enfin presque. L'intérêt d'écrire est bien sûr d'avoir un avis sur tout.
Donc la paresse est de ces animaux à deux têtes, de ces personnages qu'on aime ou qu'on déteste, de ces cyclopes borgnes aux deux yeux grand ouverts.
La paresse est génie quand elle se repose sur des choses simples, lorsqu'elle s'immisce doucement dans votre vie et qu'elle se pose comme telle. La paresse est affreuse quand elle se regarde le nombril pendant trop longtemps et fait éclater un égo démesuré. La paresse est heureuse quand elle se sent libre de ne rien faire à tout moment. La paresse est illusoire quand elle ralentit l'élan des instants fragiles et éclatants. La paresse est belle quand elle transporte dans un autre monde et s'invente des imaginaires soyeux et câlins. La paresse est chiante quand elle s'endort. La paresse est souriante quand elle donne ce que la société nous enlève mais devient cauchemar quand elle nous emmène au point de non retour. La paresse.


(Devendra Banhart - Smokey Rolls Down Thunder Canyonby - Beggars XI)

Saturday, September 29, 2007

Propre Sur Lui

Peu de comparaison mais il en faut pour se rassurer. L'être ne se définit que par sa consonnance (ou dissonance) à l'autre. C'est malheureusement ce que la société actuelle nous a imposé depuis un bout de temps. Et quand on vieillit. Est-on plus ou moins assujetti à ce genre de bassesse organisationelle? C'est malheureusement vrai. Alors que faut-il faire? Rien de spécial. Vraiment. L'important c'est de faire ce qu'on aime et de ne pas forcément faire ce que l'autre pourrait aimer. Certains ont suivi cette logique avec le succès qu'on leur connaît. Bien leur en a pris. Alors se pose un autre problème. Si ce qu'on l'aime semble appuyer ce que tout le monde pourrait aimer. Et là le paradoxe s'installe. L'a t-il voulu ou vraiment il aime ce qui semble rapprocher la majorité. On peut sévèrement se prendre la tête pendant des heures.
Mais chaque rebelle n'a t-il pas droit à son côté conciliant et fédérateur. Et pourquoi pas?

(Thurston Moore - Trees Outside The Company - Ecstatic Peace)



Arrêt Sur Images

Le sac à dos est bouclé. Rien à foutre de tous ces cons. J'en ai vu, je ne suis pas de le dernière pluie. J'ai décidé de tout lâcher et de découvrir la vraie vie. Pas de contraintes, pas de pression, personne qui doive être prévenue. On va essayer de tout, les autres n'apprécieront pas, en fait je ne sais pas. Je pars, un pas devant l'autre. Pas de panique, cela nous ménera bien quelque part. La vie nous attend. La vraie de vraie. Celle qu'on ne vit qu'une fois mais qui ne laisse pas de goût amer dans la bouche.
Une demi-heure plus tard, je ne sais plus où j'en suis. Les rues ne me sont pas familières. A gauche ou à droite, je commence à crever la dalle. J'ai pas assez bouffé avant de partir. Je me suis essoufflé un peu vite. Je commence à me les geler et je rentrerai bien pour me prendre une douche.
Je me réveille en sueur. J'ai dû m'assoupir.

(Eddie Vedder - Into the Wild - J-Records)

Sunday, September 23, 2007

Attention, ça va couper

On pense pas tous à la même chose quand on se rase le matin. Et apparemment, cela conditionne pas mal l'avenir de chacun. Le truc, c'est que moi, quand je me suis rasé ce matin, je me suis dit que ce serait peut-être mieux de ne plus le faire. Une décision qui, de toute évidence, ne changera pas la face du monde mais simplement ma face à moi. Ma gueule de poupon aura enfin de la gueule, on aura peur de moi quand je serai dans le métro à 22h et surtout je pourrai me concentrer sur autre chose. Une chose très simple, je pourrai me concentrer sur moi-même. Et ça, c'est plutôt un luxe par les temps qui courent. Et ils courent bien vite, bien trop vite. C'est aussi sympa de se poser et de revenir aux basiques qui nous font vivre. Ces basiques qui incarnent ce que nous sommes vraiment. J'ai bien eu raison, la barbe, ça me va très bien.

(Black Francis - Bluefinger - Cooking Vynil)

On Ira Pas Au Paradis


Quelques années en arrière. On savait qu'on y arriverait sans problème. On avait pris les escaliers officiels qui nous menaient tout droit à St Pierre. On avait osé tappé à la porte en disant qu'il n'était pas possible d'en faire plus ici-bas. On avait tout fait pour que notre arrivée soit décidée mais discrète. Personne n'a ouvert cette putain de porte. On a gueulé pour savoir si quelqu'un avait encore les clefs de la baraque, un truc qu'on nous explique à longueurs d'histoires mal digérées. Le loquet est resté impassible, on y pouvait même y déceller des petites traces de rouille qui ne présageait rien de bon sur l'état de fonctionnement de l'ensemble. On avait beau s'égosiller, se mettre par terre, se lacérer le ventre, s'habiller en cuir-latex et se maquiller et se coiffer genre 'emo' tif. Alors, preuve du désespoir, on s'est armé de jolies mélodies passéistes, d'instruments improbables et de voix angélique pour tromper l'ennemi. Nous ne passerons pas la porte mais nous sommes maintenant devenus d'horribles petits diablotins. La provocation douce est notre nouveau style. On y rentrera pas mais ceux qui y sont n'auront qu'une envie: sortir pour nous rejoindre.
(Patrick Watson - Close To Paradise - V2)

Wednesday, September 19, 2007

On Va Tout Donner


L'après-midi s'annonce mouvementée. Moi, le piètre danseur, je me décide à m'enrouler délicatement dans mon habit de strass, couleurs chatoyantes toutes dehors. Un premier essai peu concluant. La fille semble ne s'intéresser qu'aux filles. Immaturité ou vrai choix. Deuxième tentative. Le tympan explosé. Une voix de Bonnie Tyler me déchire l'oreille. Je m'éloigne. Plus loin, ça discute, ça discute...impossible d'en placer une. Je m'écarte et me renferme. Et puis, la bière me rend complétement dingue. Mon corps n'est plus son contrôle, attirant par là-même la gente féminine toutes dents dehors. Mon heure de gloire. Plutôt le chant du cygne. Trouveront-ils le diamant caché sous la suie de ce charbon? Etait-il plus facile d'avoir 15 ans dans les années 80s que de nos jours?
(The Gossip - Standing in the Way of Control - Kill Rock Stars)

Sunday, September 16, 2007

Silence...On Tourne

Mais où je me trouve? Une étendue de rien s'étale à perte de vue. Pas de chaos, pas d'accidents naturels, pas de disfonctionnements. Le film peut commencer. Un oeil vers la droite et ce sont les étendues de l'Ouest américain qui brûlent de mille feux. Ou plutôt un village méxicain où aucun gringo n'aurait mis les pieds depuis quelques décennies. Une fanfare rafistollée traverse la rue principale, je ne comprends pas s'il s'agit d'une fête ou d'un enterrement. Pas le temps d'approfondir la question, et je me retrouve près d'un feu au milieu de la toundra. Une caravane de gitans est sur le départ, et je les regarde partir, rythmés par le bruit des guitares et des accordéons. Je m'endors à moitié à cause de la chaleur et je me retrouve à parler français avec une jeune fille. Elle me sourit, me dit que c'est plutôt sympa de voir des gens nouveaux dans le coin. Elle me dit de la suivre, qu'il ne faut pas avoir peur, qu'aucune frontière ne nous arrêtera. La jeune fille essaie peut-être de me dire déjà comment tout cela finira. Et elle chante. Coupez.

(Devotchka - How It Ends - Pias)

Wednesday, September 5, 2007

Upside Plutôt Down



Helsinki se trouve maintenant en Australie. On fait éclater des feux d'artifices sous l'eau. On met de l'internet dans les amplis à lampes. On gueule faux dans un micro HF. On met de l' emphase dans des onomatopés sans intérêt. On se fait ses meilleurs potes sur Facebook. On prend la voiture pour aller chercher le pain. On paye une fortune un T-shirt délavé et cradingue d'un concert des Stones même pas vintage. On est plutôt carré dans le je-m'en-foutisme. On achète le matos dernier cri pour faire croire qu'on a une influence 60s. On est nombreux et on se sent tout seul. On veut s'amuser et finalement on s'énerve tout seul. On dort tout en s'imaginant en boîte. Le rouge est en fait blanc. Le jean qu'on vient d'acheter est déjà délavé. Et finalement on télécharge ce qu'on a déjà vu à la télévision. Bon, à part ça, tout va bien.

(Architecture in Helsinki - Places Like This - Polyvinyl)

Monday, September 3, 2007

Ce Que Je Suis Cool Des Fois...


On a beau tout essayer, le dimanche, ça reste quand même un jour à la con. Pas trop le courage de rien faire mais en même temps, il faut se bouger pour se prouver qu'on est cool et qu'on dévore la vie à pleines dents. Alors on invite quelques amis à boire un petit kawa sur les coups de 5 heures. Mais tous ses copains de la pub et du design, les architectes sans boulot et ses éternels esclaves du monde de la mode, on peut pas les recevoir comme ça. Il faut créer le décorum. Il faut les rassurer qu'ils font partie de l'élite. Il faut se rassurer soi-même qu'on est quand même quelqu'un sur qui compter. Alors dans cet appart' de 35 m², on allume l'ordinateur et on laisse la homepage de springwise.com bien en évidence. Le style un peu vieillot de la table IKEA collection 2003 se cache derrière des tas de Technikart, d'I.D. et de Wallpaper (mon ex les avait mis dans un carton sous le lit mais je les sors pour les grandes occasions). On laisse traîner un vieux jean de Marithé et François Girbaud du grand-frère (quand c'est vintage c'est encore mieux) et un sac plastique de Chez Colette (qu'un copain a ramené pour apporter des Kros il y a une semaine). Et pour la musique. Merde, la musique, encore un putain de casse-tête. Elitiste mais pas trop. Expérimental mais pop. Confirmé mais rafraîchissant. Intéressant mais pas prise de tête. Oui, je sais...j'ai ce qu'il faut. Je peux enfin préparer mon café certifié Max Havelaar.
(Super Furry Animals - Hey Venus! - Rough Trade)

Saturday, September 1, 2007

On En Est Où?


Dans la ville de la fourrure et de l'or, l'été est bel et bien fini. Après avoir affronté une canicule qu'auraient envié nos amis vivants en Europe de l'Ouest, nous sommes tombés d'un seul coup à une dizaine de degrés. Alors, là, forcément, personne n'est content. Avant il faisait trop chaud et maintenant il fait trop froid. Bref, la nature humaine. Le moment parfait pour se couper du monde et de tous ceux qui le peuplent. Une hibernation temporaire bien méritée. On l'avait reporté de plus d'un mois, alors il faut la savourer.

Un petit voyage intérieur où la température ambiante n'est plus vraiment d'une importance incroyable. On retrouve ses racines même si elles sont factices ou oubliées. On sent son corps vibrer à nouveau, alors qu'il nous a trop souvent fait faux bond. L'esprit s'envole vers d'autres contrées plus propices. Les rêveries se font tendres. Les mots rebondissent sans faire de dégâts. Les notes se succèdent sans se rencontrer. On oublie les autres, on oublie les affronts, on oublie les soucis et les victoires, on s'oublie soi-même.
Une simple respiration.
(Bat For Lushes - Fur & Gold - Caroline)

Wednesday, August 29, 2007

C'est Un Peu Fort de Café


Le jeu de mot peut être intéressant.
Les jeux avec les mots sont parfois séduisants. Encore faut-il en savoir un peu pour en savourer les bienfaits. Le jeu de mot est souvent apprécié quand il se répéte. Sans pourtant devenir répétitif. Il s'agit d'un savant dosage. Le jeu de mot a de ça qu'il sait parfois déjouer les traitements mal intentionnés de certains. Il passe à travers tout, tout en pointant du doigt le pire. Les jeux de mots parfois grivois excitent l'auditoire. Mais n'en font pas trop quand il s'agit de conclure. Le jeu de mot sait se faire désirer. Surtout quand on imagine que personne n'y aura recours. Le jeu de mot est salvateur pour accuser ce qui se doit de l'être dans une société cynique. Il est sain dans un monde névrosé. Le jeu de mot s'impose quand tout devient léger. Il apparaît pour ne rien dire et en même temps pour dénoncer. Le jeu de mot est libre même si on l'enchaîne pour mieux l'oublier. Il fait parler de lui tout en se faisant oublier. Le jeu de mot brille parfois par son absence. Il éteint toute véleité à traiter en profondeur. Le jeu de mot est dépassé alors qu'il est souvent balancé trop vite. Le jeu de mot est posé sur une surface instable. Il se casse assez souvent les dents par terre.
Finalement le jeu de mot est vain. Principalement quand le sujet mérite d'être oublié aussi vite qu'il a été mis en exergue. Le jeu de mot est la vérité déguisé, si on veut le résumer en un mot.
(Paul McCartney - Memory Almost Full - Hear Music)

Sunday, August 5, 2007

Liberté, J'écris Ton Nom


Cadillac. Garage. Carrosserie. Transpiration. Odeur. Femme. Sueur. Mains. Camboui. Verre. Brisé. Budweiser. Pavillion. Banlieue. Identique. Travail. Chômage. Gamins. White. Trash. Fauché. Musique. Guitare. Partir. Voyage. Auto-radio. Nevada. Route 66. Autres. Potes. Frères. Sang. Bandages. Ricain. Cabossé. Rouillé. Agressif. Police. Soleil. Désert. Enceintes. Vibrato. Rythme. Rapide. Expérience. Vieillesse. Arthrose. Crooner. Microphone. Chant. Romantique. Douloureux. Costume. Cravate. Usé. Fatigué. Insomnie. Barbe. Transpiration. Encore. Rappel. Vide. Spotlights. Lumière. Espoir. Las Vegas. Enfer. Jeu. Alcool. Vitesse. Excuse. Passé. Cri. Envie. Douleur. Plaisir. Whisky. Glaçons. Climatisé. Malade. Médicament. Poudre. Escampette. Horizon. Vide. Perdition. Départ. Ciel. Nuages. Blanche. Infini. Liberté.
(Velvet Revolver - Libertad - RCA)

Tuesday, July 31, 2007

Un Ange Passe



Un ange passe...et puis s'en va. Ils étaient même peut-être trois. Une nouveauté? Reviendront-t-ils? On ne sait pas. Ils doivent sûrement être déjà loin maintenant.

(Au Revoir Simone - The Bird of Music - Cooperative Music)

Monday, July 30, 2007

Magma



Une patrie mère de tous les vices. La foule gronde, un mouvement sourd. Notre fête est sans artifices. Le désir jusqu'au petit jour. Chantez, chantez, ce monde désenchanté. Perdu dans ton espace étriqué. Cette musique lourde m'affaiblit. Elle m'insuffla jadis tant d'envie. Notre jour de gloire est arrivé. Un lampion s'éteint dans le matin. Notre étoile meurt dans la lumière. Pour mieux briller enfouie sous terre. Un commencement qui sent la fin. Chantez, chantez, ce monde désenchanté.

http://fr.youtube.com/watch?v=o2YzSb4V8U4

(Vive la Fête - Jour de Chance - Uwe)

Sunday, July 29, 2007

La Vieille Ecole



J'étais fou d'elle. Complétement frappé. Je la kiffais grave avec son air de pas y toucher mais résolument rebelle. Avec ses extensions rasta mais son petit pull Zadig & Voltaire. Avec ses pantalons Marithé & François Girbaud et son pin's Emily The Strange. Bref, la vraie petite tête à claque qui rendait tous les mecs absolument dingues. J'ai tout tenté pour l'avoir. J'ai imité les vraies têtes brulées qui nous faisaient chavirer à l'époque. J'ai fait du bruit, j'ai fait dans le lourdingue, j'ai assumé sans crainte mon taux de testostèrone, j'ai mis l'ampli à fond. L'efficacité pure. Je voulais simplement qu'elle me remarque, peu importe la manière. Pas vraiment l'air de l'impressionner outre mesure. Petit coup de fatigue passager. J'ai pris le temps. C'était elle et personne d'autre. Quelques années plus tard, enfin assagi, je suis reparti à l'attaque mais cette fois, j'ai joué sur du duvet. Plus calme, plus désintéressé, plus épique, plus torturé. Elle m'a enfin vu...mais toujours rien. Tout ça s'est soldé par une voie sans issue déséspérante. Tout ça fait finalement un peu vieux jeu à vos yeux. Elle hante encore mes souvenirs, tous les jours. Inutile me direz-vous? Absolument pas. Je pense que je suis devenu un homme depuis. Et c'est un peu grâce à elle.

(Silverchair - Young Modern - Import)