Friday, April 13, 2007

La Balle Est Encore Brûlante


Un homme est étendu dans une ruelle sombre de New York. Il est mort et bien mort. Le sang qui s'écoule de sa poitrine ne fait aucun doute. C'en est fini de cette vie qui était pourtant bien remplie.
Il a tout vu, devant ses yeux encore ouverts, des milliers d'images ont défilé. Plusieurs époques, de nombreuses rencontres, de nombreuses images, de nombreuses amours. Il a vu ce qu'il a vécu. Un incroyable patchwork de sensations, parfois désagréables mais toujours dans le vrai, la sincerité et l'espoir. Une succession de sons et de moments, intelligemment orchestrés, teintés d'une agressivité liée à ce moment particulier. Son talent émerge des situations extrêmes, de cette soif de vie qui s'échappe petit à petit, une urgence de créer pour ne pas regretter. Pas de doutes, notre homme a donné tout ce qu'il avait dans le bide avant de nous délivrer le chant du cygne. Un bras d'honneur, un bras pointant le ciel pour défier les cieux, un bras qui aura dit 'fuck' pendant des années. L'homme est mort en véritable héros.
Ces deux trous rouges au côté droit ne sont finalement que des points finaux à une expérience troublante et unique qui s'appelle la vie. Malgré l'intensité, une seule chance et un seul choix à chaque fois. Mais cette intensité, elle se concentre dans cet homme, étendu dans une ruelle sombre de New York. Elle est magnifiquement troublante.
La mort est magnifiquement troublante. Elle est le résumé tragique d'une vie qui s'échappe. Elle est parfois aussi le début d'une nouvelle histoire. A suivre donc.

(El-P - I'll sleep when you're dead - Definitive Jux)

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