Il est impressionnant, cet arbre, au creux d'une montagne somptueuse et sous une pluie battante. Ses branches prennent de l'espace, on a l'impression qu'il prend tout l'oxygène alors que c'est tout le contraire. Il est massif, il est ancien, il en a vu des mecs comme moi, simples contemplateurs de passage. Il en a même vu revenir pendant de longues années, les rassurant tous sur la force de l'immobilité. Le vent fait vibrer quelques feuilles mais il est tellement touffu et que tout revient calme en un seul clin d'oeil.
Tout semble donc vieillir tranquilement jusquà s'approcher du tronc aux rides et aux fossettes témoignant d'une époque maintenant révolue. Des traces de sang et de plumes abîmés viennent troubler la beauté de l'instant. La plainte, les difficultés, les battements d'aile poussifs sont perceptibles dans ces traces morbides.
On comprend très vite que tous les oiseaux ne se cachent pas forcément pour mourir.
(Counting Crowes - Saturday Nights & Sunday Mornings - Geffen)
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