Saturday, March 31, 2007

'En Angleterre, l'art de la conversation consiste à savoir se taire.'



Un silence, un vrai. Voila ce qui dirige notre vision de l'Angleterre...ou plutôt de la vision des Londoniens sur leur ville. Une observation, liée à une dérision mêlée d'incompréhension.

On pourrait en parler des heures, dire que ça ressemble à ceci ou peut-être à cela, qu'il y a quelques petites touches de quelque chose, que le mélange est un bienfait que quand il est bien fait, que les concepts ne sont créés que pour être bafoués, que les gens connus ne peuvent que vivre ensemble car ils ne supportent pas l'ordinaire. On pourrait dire que l'exceptionnel n'a jamais été aussi banal, que le talent n'a jamais été aussi gris, que l'innovation n'a jamais été aussi attendue, que l'excitation n'a jamais été aussi plate. Ou alors que l'oeuvre d'un seul ne peut exister que par le collectif, qu'un seul gars n'est rien sans des généraux choisis sur le carreau, que l'attendrissement est un fin en soi pour les rebelles, que le fait de s'emmerder nous rapproche de la jouissance. On pourrait forcément en parler des heures mais certaines choses dérogent à la règle. On ne peut en parler qu'après y avoir goûté. On aime ou on aime pas mais, au moins, pendant un petit bout de temps, on ferme sa gueule pour essayer de comprendre. Même pas comprendre mais saisir l'instant. Cet instant qui nous est forcément étranger mais qui délivre ses secrets.

Donc, arrétons de parler pour ne rien dire. Laissons brûler cette ville et observons là de ses mille feux. Laissons les cendres encore chaudes nous brûler les plantes des pieds. Apprécions-là de ses mille contrastes et contradictions.
Une simple contemplation. C'est tout et c'est déjà beaucoup. Un silence, un vrai, qui en dit long.
(The Good, the Bad & the Queen - The Good, the Bad & the Queen - Virgin)

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