Tuesday, May 24, 2011

Le Bordel des Innocents

La porte est entrouverte. Sur le passé encombré. Sur un passé encombrant. Il faut tout lâcher. Par petites suées. En toute simplicité. L'arbre ne tombera que trop lourd. Comme les pensées qui envahissent mes souvenirs. Les larmes me viennent dans un espoir d'un avenir radieux. La jeunesse ne se lasse pas. Même des vieux. Pas encore. Il faut tuer les icônes du passé. C'est une question de survie humaine. La jeunesse serait-elle aussi maladroite pour respecter autant les hommes qui souffrent de leurs années passées?
La question que je me pose ne me repose pas. La tête enfle de ses contradictions. Il est un temps pour tout et pour n'importe quoi. Ce temps semble lointain mais me hante comme au premier jour. Une véritable insomnie de mots qui ne me donne que des sueurs froides. Il est temps de fermer un oeil. Et peut-être de se crever l'autre. Les autres sens suffiront pour être heureux.

(Yuck - Yuck - Fat Possom)

Monday, May 9, 2011

La Poussière dans les Yeux

On regarde l'horizon, c'est tout bouché. La poussière ne nous donne pas l'occasion d'apprécier l'horizon. Les yeux picotent grave. Du coup, on regarde derrière. C'est beau. Sous le soleil. Les cactus. Les mecs pas rasés. Les femmes aux larges décolletés. Tout le bordel qu'on aime bien en fait. Tout ce qu'on a imaginé est derrière nous, du passé frelaté mais qui fait du bien. Les armes à feu nous ont donné des vibrations qu'aucune espèce humaine n'aurait pu nous donner. Mais, putain, l'horizon est toujours invisible. Un vrai calvaire. Du coup on ralentit la cadence et on demande à quelques amis de nous donner un coup de main. Ils ne connaissent pas le coin mais ils seront les premiers à tomber dans l'embuscade.
Je me frotte les yeux et j'enlève le foulard qui me protège du sable. Quitte à se faire chier, autant se prendre tout le truc en pleine gueule. Je sais qu'on avance, pas forcément dans la bonne direction. On s'en fout. C'est beau et on est tout seul dans ce grand rien.

(Danger Mouse & Daniele Luppi - Rome - Parlophone)

Sunday, May 8, 2011

Les Herbes Folk

Je reviens sur des souvenirs qui ne me ravissent pas. Le retour de l'enfant prodigue est toujours un mauvais moment à passer. Le jardin n'est pas taillé depuis des années. Personne. Une ombre. Deux ombres. Elles rassurent. Les herbes folles se cachent derrière elle-même. Elles montent vers le ciel, droites et en ordre dispersé. C'est ce qui fait leur force. Et leur indifférence.
Je ne peux couper cette herbe, cette beauté sauvage du temps qui passe. Je veux m'y cacher pour mieux souffrir et pour mieux sourire. Personne. Une ombre. Deux ombres. Il est difficile de savoir jusqu'où l'herbe peut pousser. Elle s'arrêtera si on le désire. Ou pas. C'est une forêt de sentiments contradictoires. Cela fait peur pendant quelques minutes.
La beauté est sauvage et le vent vient la faire plier. Jamais je ne remettrai les pieds ici. De toute façon, ils disparaissent dans cette herbe incontrôlable. Je me regarde d'en haut. Personne. Une ombre. Deux ombres.

(Fleet Foxes - Helplessness Blues - Sub Pop)

Friday, May 6, 2011

Une Maison Blanche

Je m'avance dans cette maison blanche aux volets bleus. Je ne les vois pas. Je suis à l'intérieur. Mais je sais qu'ils sont bleus car c'est toujours le cas par ici. Je m'avance. Je me fais discret dans cette pièce énorme qui m'intimide. Pas à pas. Plus je m'avance, plus la pièce m'échappe. Elle s'agrandit. Elle me fuit comme si les sons derrière la porte ne voulaient pas se faire attraper. Je les perçois au loin mais il me semble impossible d'en profiter pleinement. Et cette pièce. Elle grandit jusqu'à devenir une cage aux murs enduits à la chaux.
Plus je m'empresse, plus cela m'oppresse. Et les sons de la mer qui chante m'échappe. Je ne sais pas si cela vaut le coup. Mais je continue d'avancer. Je continue d'espérer. Un peu moins.

(Metronomy - The English Riviera - Because)

Sunday, May 1, 2011

Sexe sur la Banquette

La lune ne vient pas nous déranger. Elle se détourne de l'ambiance un peu sordide de cette fin de soirée. J'ai le cul tout blanc, sûrement l'effet du Gin Tonic dans mes veines. Je me fais mal, je lui fais mal. Le vieux cuir de la bagnole me brûle les genoux à travers mon jean slim. Je m'en débarrasse. Les brûlures continuent de me faire souffrir. J'aime sa voix même si elle simule sous le coup de l'alcool. Je la voulais depuis le début de soirée. Elle me désire depuis dix minutes. J'ai eu le temps de me chauffer, elle a eu le temps d'enlever sa culotte. J'aime ces vieilles voitures. Ni trop voyantes mais un peu quand même. Je peux être sûr que quelques mecs vont s'arrêter pour se rincer l'oeil et se toucher un peu. C'est toujours plus sympa à plusieurs. Elle me raconte des histoires à l'oreille entre deux cris bien dosés. J'aime les histoires quand je fais l'amour. L'amour est une histoire. Surtout sur le bord du périphérique. Je me suis brûlé, j'espère me brûler souvent.

(The Kills - Blood Pressures - Domino)