
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah. Laissez-moi gerber. La perfection est un malaise qu'il faut éradiquer. Soyez imparfait, c'est bien plus excitant.
(Jack Penate - Matinée - Naïve)
Une seule écoute, une histoire, une critique qui nécessite d'avoir le disque pour la comprendre. On voulait détruire l’art par l’art, détruisons la critique par la critique.
(Richard Hawley - Lady's Bridge - Mute)
Il faut prendre le temps. Se presser, c'est souvent se tromper. Maintenant que tout va vite, prenons le luxe de perdre le temps qu'on vient de gagner. Le temps est une de ces choses qu'on aime gagner, qu'on aime un peu moins perdre mais qu'on adore prendre. Un peu comme tout le reste finalement. Alors le temps, faîtes-en ce que vous voulez et l'important, c'est la sensation de le vivre. Vivre avec, c'est intéressant mais vivre dedans, c'est excitant. La mélodie du temps est une épreuve de chaque instant. L'autre fois, on a même pris le temps de faire une blague sur le temps 'Quand les employés arrivent en retard, c'est qu'ils gèrent mal leur temps. Quand la direction arrive en retard, c'est qu'elle a été retardée' .Mais les petits effets verbeux, les exercices de style, les petites phrases chaloûpées, les petites anicroches verbales, ça va un temps.
(Beach House - Beach House - Carpark)
La grisaille est de retour. Les gouttes coulent lentement sur ton visage et sur ton manteau tout neuf. Tout semble trop loin, cette maudite station de métro a encore changé de place. Le réveil est difficile, partir le matin reste un exercice ardû mais indispensable. Il faut se donner du courage car finalement on s'y attendait à cet hiver un peu rude. On se remplit donc de musique pour un peu de baume au coeur. Et, on ne sait par quel abattement collectif, tu te mets à écouter des musiques grises de nouveaux artistes, une mélodie un peu difficile et éloignée de ce que tu aimes mais pleine de courage. Finalement, pour le feu d'artifices, on sait qu'il faut attendre fin Décembre. Ce sera le baume au coeur.
(Emma Pollock - Watch the Fireworks - 4AD)
Helsinki se trouve maintenant en Australie. On fait éclater des feux d'artifices sous l'eau. On met de l'internet dans les amplis à lampes. On gueule faux dans un micro HF. On met de l' emphase dans des onomatopés sans intérêt. On se fait ses meilleurs potes sur Facebook. On prend la voiture pour aller chercher le pain. On paye une fortune un T-shirt délavé et cradingue d'un concert des Stones même pas vintage. On est plutôt carré dans le je-m'en-foutisme. On achète le matos dernier cri pour faire croire qu'on a une influence 60s. On est nombreux et on se sent tout seul. On veut s'amuser et finalement on s'énerve tout seul. On dort tout en s'imaginant en boîte. Le rouge est en fait blanc. Le jean qu'on vient d'acheter est déjà délavé. Et finalement on télécharge ce qu'on a déjà vu à la télévision. Bon, à part ça, tout va bien.
(Architecture in Helsinki - Places Like This - Polyvinyl)
Une patrie mère de tous les vices. La foule gronde, un mouvement sourd. Notre fête est sans artifices. Le désir jusqu'au petit jour. Chantez, chantez, ce monde désenchanté. Perdu dans ton espace étriqué. Cette musique lourde m'affaiblit. Elle m'insuffla jadis tant d'envie. Notre jour de gloire est arrivé. Un lampion s'éteint dans le matin. Notre étoile meurt dans la lumière. Pour mieux briller enfouie sous terre. Un commencement qui sent la fin. Chantez, chantez, ce monde désenchanté.
http://fr.youtube.com/watch?v=o2YzSb4V8U4
(Vive la Fête - Jour de Chance - Uwe)
J'étais fou d'elle. Complétement frappé. Je la kiffais grave avec son air de pas y toucher mais résolument rebelle. Avec ses extensions rasta mais son petit pull Zadig & Voltaire. Avec ses pantalons Marithé & François Girbaud et son pin's Emily The Strange. Bref, la vraie petite tête à claque qui rendait tous les mecs absolument dingues. J'ai tout tenté pour l'avoir. J'ai imité les vraies têtes brulées qui nous faisaient chavirer à l'époque. J'ai fait du bruit, j'ai fait dans le lourdingue, j'ai assumé sans crainte mon taux de testostèrone, j'ai mis l'ampli à fond. L'efficacité pure. Je voulais simplement qu'elle me remarque, peu importe la manière. Pas vraiment l'air de l'impressionner outre mesure. Petit coup de fatigue passager. J'ai pris le temps. C'était elle et personne d'autre. Quelques années plus tard, enfin assagi, je suis reparti à l'attaque mais cette fois, j'ai joué sur du duvet. Plus calme, plus désintéressé, plus épique, plus torturé. Elle m'a enfin vu...mais toujours rien. Tout ça s'est soldé par une voie sans issue déséspérante. Tout ça fait finalement un peu vieux jeu à vos yeux. Elle hante encore mes souvenirs, tous les jours. Inutile me direz-vous? Absolument pas. Je pense que je suis devenu un homme depuis. Et c'est un peu grâce à elle.
(Silverchair - Young Modern - Import)